La LGV Paris-Toulouse pas encore à quai

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La LGV Paris-Toulouse pas encore à quai. Photo / CRFFA quand Paris à 3 heures de Toulouse en train? Les études sont entamées depuis 2000, aujourd’hui c’est le projet de financement qui pose problème, une des nombreuse étapes avant le coup de sifflet en 2020.

 

Historiquement, l’axe Garonne-Aude, entre les Pyrénées et l’Atlantique est le passage transversal le plus fréquenté par les voyageurs, et ce depuis l’Antiquité. Il y a d’abord eu une voie romaine, puis des routes, le Canal du Midi, une voie de chemins de fer, une autoroute.

Pour le trajet du Sud-Ouest au Nord, au lieu des transports aériens ou automobiles largement préférés, le TGV fait encore défaut.

Mais tout n’est pas si simple évidemment, pour ce projet d’aménagement territorial ambitieux pour la France et l’Europe. A terme pourtant, un couloir supplémentaire existerait vers l’Espagne, jusqu’à Madrid et Lisbonne. Une avancée non négligeable pour les transports de fret ou de voyageurs, confrontés au bouchon ferroviaire de la gare de Bordeaux. La LGV deviendrait aussi un trait d’union d’échelle européenne entre le Sud-Ouest et le Sud-Est, entre l’Espagne et l’Italie, en passant par Toulouse et Narbonne.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur la nécessité de la ligne principale Tours-Bordeaux pour le Nord, ainsi que pour le prolongement TGV Bordeaux-Toulouse pour le Sud. L’Association TGV Sud-Ouest a notamment été créée en juillet 2009, à l’initiative de Martin Malvy, Pierre Cohen et Pierre Izard pour défendre le projet et sa mise en œuvre.

Seulement, le financement estimé à 12,6 Milliards d’euros pour la construction du projet Paris-Toulouse-Espagne pose problème. Le 20 Novembre 2009, les 45 collectivités réunies à Bordeaux ne sont pas parvenues à un accord financier définitif. L’état demande en effet 3 Milliards d’euros de la part des collectivités territoriales pour l’ensemble du tracé. Les collectivités de Midi-Pyrénées se sont engagées à en financer 1,16 milliards d’euros.

Martin Malvy, président de la région, a récemment appelé à une participation financière venant du Grand Emprunt : Alain Juppé et Michel Rocard n’excluent pas cette hypothèse.

D’autres problèmes se posent quant au tracé de la ligne Toulouse-Bordeaux, il devrait être définitif le 11 janvier 2010 : pour l’instant, les collectivités locales se concertent sur le passage du couloir ferroviaire.

Rive droite ou rive gauche de la Garonne, les voyageurs peuvent encore attendre quelques années avant d’en profiter.

Anaïs Wahl