Changements en perspective avec la LGV

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Changements en perspective avec la LGV. Photo / CRFFLa TGV Paris-Toulouse sera opérationnelle en 2020. D’ici-là, de nombreuses décisions restent à prendre, qui engendreront des travaux, des budgets, qui impliquent des intérêts publics comme privés. Les protestations et les questions s’élèvent.

 

Les élus et les associations ont manifesté hier à Toulouse concernant le tracé définitif du passage des trains et de l’implantation des gares, que le comité de pilotage doit rendre le 11 janvier prochain à Bordeaux. Pour beaucoup, la concertation faite par Réseaux Ferrés de France aurait été trop rapide et préjudiciable à de nombreuses communes. Afin que le TGV ne passe ni trop près, ni trop loin, de nombreux hommes politiques comme Martin Malvy, le président de la Région, ont plaidé pour remettre la décision du tracé à plus tard.

La future implantation de la LGV dans la région implique un changement des habitudes de transport des voyageurs.

Environ 3 heures de trajet au lieu de 6 pour rejoindre Paris en train, ce n’est pas négligeable. Si on compare le trajet Marseille-Paris qui s’effectue en 3 heures, le déplacement plein tarif en 2ème classe de Toulouse à Paris vaudrait 100 euros environ, au lieu d’un billet actuellement entre 70 et 90 euros. Le voyageur paierait environ 40% plus cher pour 2 fois moins de temps. Cette économie de temps mériterait d’être considérée, malgré des billets d’avion low-cost vendus 25 euros environ aujourd’hui, à condition de réserver en avance.

Du côté de la concurrence, le 1er janvier le transport ferroviaire des voyageurs s’est ouvert au marché européen sans réel changement pour le moment.

Par les airs ou par les rails, la liaison du centre ville de Toulouse au centre ville de la Capitale devrait mettre à peu près autant de temps (3h). Au voyageur de choisir en fonction de son porte-monnaie et de ses préférences comme l’impact écologique invoqué par la LGV.

Quant aux travaux nécessaires pour accueillir le TGV à la gare Matabiau, ils risquent d’être nombreux. Tout d’abord, avec la création de potentiels nouveaux quais d’embarquement, ce qui suppose un agrandissement notable. Le député-maire Pierre Cohen a évoqué hier la possibilité de recouvrir le Canal du Midi au niveau de la gare, ou encore de le détourner. Des travaux de grande ampleur en perspective, qui viendront remodeler le visage du centre-ville en prolongement de la nouvelle rue Alsace Lorraine de 2012.

La LGV devrait apporter un dynamisme nouveau au Sud-Ouest de la France et à Toulouse, mais doit encore franchir de nombreuses étapes avant d’être à quai.

 

Anaïs Wahl