Le Tramway continue à se faire désirer

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Le Tramway continue à se faire désirer. Photo / CTIAprès le lancement annulé, c’est une grève reconductible qu’ont lancé les wattmen de Tisseo. Après des négociations infructueuses, ils entameront jeudi, leur quatrième jour de grève.


Le tram n’a pas eu le temps d’embarquer le moindre passager, qu’il est déjà bloqué par ses propres conducteurs. Il aurait du commencer à circuler dès lundi matin, mais les salariés de Tisseo en conflit avec la direction et la mairie l’en ont empêché. Les conducteurs ont même empêché la fête du lancement de ce nouveau mode de transport toulousain samedi 27 novembre, obligeant la mairie à régler la facture de 300 000€ pour un spectacle qu’elle ne verra jamais.

 

Mais ce mercredi 1er décembre, les wattmen comme on les appelle, avaient rendez-vous avec la direction de la régie de transports. C’est à 11 heures que la réunion a commencé et ce n’est qu’une heure et demi plus tard que nous avons pu interroger le représentant du syndicat majoritaire en tête du mouvement, Frank Delperier: « Nous avons au moins obtenu la reconnaissance de notre statut de conducteurs polyvalents. Mais nous réclamons toujours une augmentation de salaire de 86 euros à ce même titre. ». Cette revalorisation salariale de 10 points, c’est ce que réclament les traminots du syndicat Sud depuis le début du conflit.

 

Mais le président de la régie des transports, s’est déjà refusé à accéder à cette requête lors de précédentes négociations. Pour Gérard André, il n’était alors « pas question d’introduire une différence catégorielle entre chauffeurs de bus et conducteurs de tram ». Même réponse ce mercredi de la part de Tisseo qui rappelle par communiqué que « l’accord important intervenu en 2010 a (déjà) permis une augmentation des salaires des conducteurs de près de 6%. ».

 

Ainsi, les seules concessions que la direction est prête à faire est celle sur les horaires des travailleurs. Plus de temps de travail continu, moins de journées de 10 heures et 2 jours de repos supplémentaires par an ont été proposés aux traminots qui ont été formés pour conduire les bus comme les rames d’Alstom. Ces efforts ne sont pas suffisant pour Sud et la CGT – qui a rejoint le mouvement en cours de route – qui ont décidé de maintenir le blocage du site de Garossos à Beauzelle au moins jusqu’à jeudi soir.

 

Walid Hamadi