L’État confie Francazal à une société canadienne

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La base aérienne 101 connait désormais son gestionnaire provisoire. Photo / CMT La base aérienne 101 connait désormais son gestionnaire provisoire. L’État a choisi la société canadienne Lavalin pour utiliser les pistes délaissée par l’armée. Pierre Cohen se dit « surpris » de la décision.


La filiale française du groupe SNC Lavalin sera le prochain exploitant aéroportuaire de l’aérodrome de Toulouse-Francazal. Et ce, pendant une période transitoire d’une durée d’un an, reconductible au maximum une année supplémentaire. Ce groupe canadien est déjà l’opérateur de huit plates-formes en France dont une majorité consacrée à l’aviation d’affaires. La mission qui lui est confiée vise à prendre le relais du ministère de la Défense dès janvier, pour assurer, pendant cette période transitoire, la continuité de l’exploitation à partir des installations existantes.

 

Ce choix a été fait par le directeur général de l’Aviation Civile, dans le cadre d’une consultation publique menée depuis plusieurs mois. La décision s’est faite sur des critères avant tout économiques. La préfecture de Haute-Garonne explique en effet ce choix « par l’absence de demande de subvention, le contenu des prestations du service offertes aux utilisateurs aéronautiques, et les choix opérés pour amorcer favorablement le processus de transformation de cette plate-forme militaire en un aérodrome d’aviation d’affaires et de soutien industriel. »

 

Pierre Cohen a réagi dans la soirée de mardi, quelques heures après la révélation du nom choisi par l’État. Le maire de Toulouse est « surpris » de cette décision qu’il dit s’éloigner du projet de reconversion autour de l’aéronautique envisagé lors des concertations. « Nous regrettons cette solution et le projet commercial qui pourrait s’y rattacher. Nous resterons vigilants sur le respect des engagements de l’État et l’exploitation future du site. Je demanderai dans les meilleurs délais au ministre des explications sur cette décision.» a-t-il déclaré.

 

Du côté du collectif Francazal, les riverains regrettent un acte manqué:  « On aura finalement un aéroport de seconde zone. Le grand projet urbain que nous avions proposé semble être passé aux oubliettes et malgré les quelques emplois promis par Lavalin, ce projet n’est qu’un leurre. » regrette Bernard Gineste du collectif. La préfecture de son coté assure que cette période transitoire de gestion ne gênera en rien l’éventuelle reconversion du site à la fin de ce bail d’un peu plus d’un an.

 

Walid Hamadi