Les prostituées de Toulouse sifflent pour leurs droits

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Les prostituées de Toulouse sifflent pour leurs droits. Photo / CTILes travailleuses du sexe se réunissent pour protester contre les violences qu’elle subissent au quotidien. L’association Grisélidis organise ce rassemblement annuel vendredi soir au Capitole à l’occasion de la journée internationale qui leur est consacrée.


Le parvis du Capitole sera, à 17 heures, le lieu de rassemblement des prostituées de Toulouse. Ces « sexworkers », comme elles se définissent, manifesteront vendredi à l’occasion de la journée internationale contre les violences qui leurs sont faites. Les filles sont soutenues depuis plusieurs années par l’association Grisélidis qui milite pour qu’on les traite plus dignement. Pour marquer le coup, les organisateurs ont prévu de souffler littéralement dans les sifflets d’alarme distribués aux racoleuses en cas d’agression. Par ailleurs, leurs homologues de Belgique ont été invités à les imiter de manière simultanée.

 

Grisélidis profite aussi de cette date symbolique pour lancer leur « Putain de manifeste » qui regroupe l’ensemble de leurs revendications. Véritables revendications politiques, celui-ci s’adresse à la fois aux dirigeants européens et aux clients de ses professionnelles de la chair  et revendiquent le droit d’exercer la plus ancienne profession du monde. Principale loi visée en France, celle sur la sécurité intérieure (LSI) votée en 2003. Qui a crée le délit de racolage passif et incite la police à une répression plus prononcée.

 

Isabelle Schweiger, co-directrice de l’association dénonce aussi l’attitude de certains clients: « Les agressions sont de plus en plus nombreuses. Ce sont les droits et la dignité de ces femmes qui sont le plus souvent bafoués et cela se termine bien trop souvent en viols. » Mais les violences sont aussi psychologiques: « Les insultes de la part des passants sont quotidiennes. Certaines ont même été victimes de jets de pierres » se désole-t-elle.

 

Parmi les autres revendications des femmes publiques, l’accès aux droits fondamentaux revient souvent. Si l’association Grisélidis assure la prévention et s’inscrit dans une démarche d’aide à l’autonomie des françaises comme des étrangères du milieu, elle se doit aussi d’accompagner de plus en plus de filles dans les lieux de soins. « Du fait de la plus grande répression policière, les victimes de violences n’osent même plus passer les portes des hôpitaux par peur de se faire juger, voire de se voire traitées comme des criminelles pour les sans-papiers. » déplore Isabelle Schweiger. C’est ainsi que des tournées de jour et de nuit sont régulièrement organisées par des bénévoles qui se soucient du bien être de ces femmes mises au ban de la société.

 

Walid Hamadi