La piétonnisation toulousaine traîne des pieds

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La piétonnisation toulousaine traîne des pieds. Photo / CMT Patrice NinEnjeu de taille pour la Mairie de Toulouse, la piétonnisation du centre ville reste encore en suspend aujourd’hui. Bien que certains travaux aient été réalisés pour supprimer les voitures au cœur de la ville rose et mettre en valeur le centre, les projets de réhabilitation piétinent.


Comparée à l’aménagement piétonnier de Strasbourg datant des années 80 ou encore de Lyon, la ville rose a de quoi rougir. Elle fait partie de de ces grandes villes qui n’ont toujours pas fini de piétonniser le centre ville. Pourtant la question est tout de même en cours.

 

Il y a un an, un appel d’offres international a été lancé pour remédier aux problèmes d’aménagement de l’espace public toulousain. Parmi les candidats, c’est l’équipe Busquets qui est retenue, celle du célèbre urbaniste espagnol. A la demande de la mairie, Joan Busquets a donc pour mission de présenter un projet réalisable sur les 20 prochaines années pour réorganiser le centre ville toulousain. Une fois ce travail de réflexion achevé, une année entière, soit l’année 2011 sera consacrée à la concertation et à la communication autour des travaux à venir. « Il faut que les citadins s’approprient l’idée d’une ville sans voiture. » explique Jean-Charles Valadier, adjoint au maire en charge de l’aménagement et de l’espace public. « Il va bien falloir un an pour communiquer à ce sujet ». ajoute-t-il.

 

Un projet long et difficile à mettre en œuvre

Supprimer les stationnements abondants, réfléchir aux quartiers à préserver, penser aux accès livraisons tout en respectant la tranquillité du centre, tels sont les enjeux de ce projet urbain. La mairie de Toulouse prévoit donc de répartir l’aménagement du centre ville en plusieurs étapes et compte régler les contraintes urbaines une à une.

 

Parmi elles, la présence du parking Vinci place du Capitole met à mal la question d’une piétonnisation élargie. Comment empêcher les voitures de se garer alors que l’entreprise Vinci a signé un contrat d’exploitation sur plusieurs décennies? La réponse est donnée par l’adjoint au maire, Jean-Charles Valadier, qui souhaite « limiter l’accès à ce parking par la rue du Poids de l’huile, en la rendant à double sens. » A plus long terme, « la négociation se jouera sur la transformation de ce parking en un parking destiné aux résidents. » précise-t-il.

 

Des solutions sont donc envisagées mais les Toulousains devront s’armer de patience avant de pouvoir profiter des rues calmes et dégagées promises par la mairie de Toulouse. Les élus verts en ont fait leur cheval de bataille et s’inquiètent du manque de considération accordée à des questions d’aménagement urbain souvent relayées au rang des mesures anecdotiques.

 

Caroline Piquet