Loppsi 2: la résistance s’organise…

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La Loppsi 2, particulièrement controversée pour ses dispositions sur les logements précaires, est en débat au Sénat depuis samedi dernier. Ce week-end a été chargé pour les associations qui défendent le droit au logement. Le point sur leurs actions et leurs objectifs.

 

L’association Droit au Logement (DAL) et le Collectif anti-Loppsi de Toulouse ont monté samedi un camp symbolique, destiné à montrer tous les logements menacés par la loi Loppsi 2 : tipis, yourtes, ou encore caravanes.

Mais le véritable campement s’est installé dimanche à la prairie des filtres. Celui-ci servira de quartier général pour mener les actions, monter des ateliers et des séances de débat. Même des spectacles sont prévus au programme. Ce campement est « une grosse structure collective », où tout est prévu pour « se nourrir, dormir et pour accueillir des enfants », nous explique Laurent, membre du Collectif anti-Loppsi de Toulouse. L’ambiance est familiale. Le but, montrer que les gens qui vivent dans ce type de logements mènent une vie normale. Mais aussi « de créer des liens entre les collectifs de vie pour résister aux bulldozers » déclare Laurent qui se prépare déjà au pire.

Ce campement est autogéré, ce qui signifie concrètement que toutes les décisions seront prises par les participants, en assemblées générales. Il en sera ainsi pour la durée du campement qui restera au moins le temps du débat sénatorial, voir plus. En tout cas, les actions promettent d’être spectaculaires, tout sera mis en œuvre pour faire reculer le gouvernement.

Le DAL n’est bien sûr pas le seul à participer à ses actions. L’association Don Quichotte et Les enfants du Canal se joignent au mouvement.


Les associations jugent cette loi intolérable, notamment par rapport au droit au logement puisqu’elle permet l’expulsion par le préfet de toute personne vivant dans un logement susceptible de «comporter de graves risques pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique». Ce, dans un délai de quarante-huit heures, et sans l’avis d’un juge.

Mais en fait, c’est l’ensemble de la loi qui est contesté. Les dispositions sur la vidéo-surveillance, sur l’accès à internet, ou sur le renforcement des forces de sécurité sont perçues comme excessivement répressives. Et de manière encore plus générale, c’est l’ensemble de la politique actuelle qui est visée. « Le fascisme s’installe et nous n’allons pas le laisser s’installer » nous annonce Laurent.

Coralie Bombail