Corrida de Rieumes : « Aucune tradition ne justifie la cruauté »

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Des anti-corrida, choqués par l’aide financière publique de la région à celle de Rieumes ont manifesté ce jeudi devant le Conseil Régional afin d’interpeller les conseillers régionaux sur le sujet. Ils demandent l’arrêt de la corrida et des novilladas, sans remettre en cause l’organisation de la féria.

 

« 5000 euros d’argent public sont reversés en subventions à la corrida de Rieumes par le Conseil Régional, le Conseil Général et la Mairie rieumoise », annonce Carole Mare, enseignante venue manifester ce jeudi. Première ligne de défense des manifestants, le code pénal considère ces pratiques comme « sévices graves et actes de cruauté » exception faite des lieux où la corrida est une « tradition locale ininterrompue ». Or, ce n’est pas le cas à Rieumes, où « cette corrida n’existe que depuis 15 ans et utilise des arènes démontables venues d’Espagne », rappelle Carole Mare. De ce fait, les citoyens présents, attachés à la cause animale, demandent la cessation totale des subventions. Tous sont là à titre personnel, et ne sollicitent que l’arrêt de la corrida et des novilladas, mises à mort de jeunes taureaux, sans remettre en cause l’organisation de la féria locale. Loin d’être des trouble-fêtes, les manifestants tentent de faire pression politiquement et économiquement sur les représentants de la région. « Répondre à la violence par la violence serait stupide. Il s’agit de montrer que les citoyens n’approuvent pas ces pratiques et que, tant sur le plan politique qu’économique, la corrida n’est pas un avantage », explique Françoise Gaychet.

 

Des « actes violents » qui ne « reflètent pas la culture française »

« L’argent public pourrait être utilisé à d’autres fins plus sociales, à promouvoir des actions culturelles intéressantes et sans barbarie », juge Anne-Sophie Tricoire, investie dans le mouvement anti-corrida depuis peu mais déterminée à « faire prendre conscience aux gens que ces actes violents sont dégradants et ne reflètent pas la culture française ». Pour Fabienne G., aide à domicile, « aucune tradition ne doit justifier la cruauté ». Afin de porter à la connaissance du plus grand nombre ces actions anti-corrida et de faire comprendre au Conseil régional que la population est contre ces pratiques, une pétition est en ligne et la mobilisation continue dimanche à Rieumes lors de la fête annuelle.

Article de Myriam Balavoine