Il y a 71 ans, Jean Moulin créait le Conseil national de la Résistance

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Dans le cadre de la première journée nationale de la Résistance, un hommage à Jean Moulin a été rendu ce mardi dans la Cour d’honneur de la préfecture de Toulouse. Plusieurs allocutions étaient au programme dont les lectures de deux lettres du résistant. Enfin, Lucien Barbe, président de l’association des anciens combattants, a pris la parole pour évoquer les grandes étapes de la vie de « ce grand homme ».

 

Ce mardi, soixante et onze ans jour pour jour après la mise en place du Conseil national de la Résistance, la France a fêté pour la première fois cette instance mise en place pour fédérer et unifier les mouvements résistants. Une cérémonie d’hommage à Jean Moulin s’est déroulée dans la Cour d’honneur de la préfecture de Toulouse en compagnie du préfet, d’anciens résistants, ainsi que des forces de police. La vie de ce français « révolté », « missionné en 1943 par Charles De Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance », a été mise à l’honneur par le biais de prises parole qui se sont succédées. Un gendarme a fait la lecture de la lettre poignante que « Jean Moulin avait confié à son secrétaire général pour qu’il la transmette à Blanche Moulin, sa mère, où il y faisait part de ses dernières volontés ». Cette figure emblématique de la Résistance y témoigne de la force de son engagement. « Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger », écrivait-il. S’en est suivi la lecture, par un policier de la direction départementale de la sécurité publique, de la lettre des instructions du Général De Gaulle à celui qui fut « le précurseur de la mise en place du Conseil national de la Résistance, créé le 27 mai 1943 ». Lucien Barbe, président de l’association des anciens combattants et résistants du ministère de l’Intérieur, a ensuite tenu à remémorer les grands épisodes de sa vie dont son enfance à Béziers. La cérémonie s’est terminée en chanson, par « le chant des partisans » interprété par des enfants de CM2 de l’école Michelet suivi par la Marseillaise et une minute de silence.

 

La libération de Toulouse

« Pour Jean Moulin, le bien le plus précieux était la liberté […] il est mort en faisant son devoir », souligne un ancien résistant. Présent à cette commémoration, il lui reste quelques souvenirs, du haut de ses 90 ans, de la Résistance à Toulouse pendant l’occupation allemande. « Le 19 août 1944, notre ville a connu de nombreux combats dans les différents quartiers, dont celui de la gare de Matabiau, pour chasser les envahisseurs », témoigne-t-il. « En quatre jours de lutte, 35 résistants sont morts, dont la plupart étaient des cheminots, mais nous avons réussi à chasser les Allemands ». Il raconte également que « les combats, qui se sont poursuivis le lendemain, ont réussi à les repousser des ponts de la Garonne », libérant totalement la ville rose « qui retrouvait son calme quelques jours plus tard ».

 

Article de Charles Monnet