Législatives partielles. Clément Satger veut « s’attaquer au monde de la finance »

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Ce dimanche, les électeurs de la 3ème circonscription de Haute-Garonne sont appelés aux urnes pour les élections européennes mais également pour les élections législatives partielles. Clément Satger, candidat sous la bannière « Solidarité et Progrès », revient sur les enjeux de la circonscription et sur sa précédente candidature.

 

Toulouse Infos : Vous avez 30 ans, c’est votre seconde candidature sur la 3ème circonscription et vous représentez le parti de Jacques Cheminade. Qu’est-ce qui vous séduit dans son discours ?

Clément Satger : Il a le courage de s’attaquer au monde de la finance et c’est pour cela que je l’ai rejoint. Ces dernières années, beaucoup d’élus en ont parlé à la mode « discussion de comptoir » mais aucun n’ose l’affronter. Il y a beaucoup de projets qui pourraient être faits dans les domaines des sciences, de l’éducation,… mais à condition d’attaquer le monde de la finance en séparant banques commerciales et banques d’affaires et en redonnant, comme à la libération, la capacité à l’Etat de contrôler sa monnaie pour financer des grands projets. Nous arrêterons ainsi de renflouer les spéculateurs et libérerons le crédit à l’économie.

TI : En quoi feriez-vous un bon député ?

C.S : Parce que j’aurais tout simplement le courage de dire ce que je pense. On a appelé beaucoup de députés sur cette question de la séparation entre banques commerciales et banques d’affaires. Certains étaient d’accord mais nous ont répondu qu’ils n’allaient rien faire pour ne pas avoir d’ennuis avec leur parti. Moi au contraire, j’ai le courage de dire les choses.

TI : L’un des enjeux de cette circonscription est le projet de seconde rocade qui pourrait passer sur le territoire. Quelle est votre position sur ce grand contournement proposé par Jean-Luc Moudenc lors de la campagne des élections municipales ?

C.S : Je ne suis pas opposé à cette rocade mais je pense que cela ne doit pas se faire comme prévu, par le privé. Je trouve cela gonflé de la part de Jean-Luc Moudenc qui a dit aux Toulousains pendant les municipales que ce ne seraient pas eux qui payeraient, et qu’ils pouvaient donc voter pour lui sans s’inquiéter. Ce sont les gens qui vont contourner Toulouse qui vont payer. Si on avait un retour de l’Etat Providence, un retour des politiques de crédits publics, on pourrait largement financer cela par les subventions de l’Etat. Cela demande que l’on se batte pour ça.

TI : En 2012, vous aviez obtenu 57 voix soit 0,13% des suffrages. Pourquoi les électeurs se tourneraient plus vers vous aujourd’hui ?

C.S : Depuis 2012, notre mouvement a beaucoup milité à Toulouse. On a rencontré beaucoup de personnes intéressées. Nous avons des nouveaux militants, des nouveaux adhérents. Avec l’avancée de la crise, beaucoup de gens se posent des questions et veulent agir. Il y a beaucoup de répondant, notamment au porte-à-porte, quand je vais à leur contact. Ils sont contents de voir qu’il y a quelqu’un se lève et qui mène la bataille.

TI : On s’achemine vers un duel entre UMP et PS, peut-être arbitré par un Front National boosté par les élections européennes. Vous avez une préférence entre Laurence Arribagé et Laurent Méric ?

C.S : Laurence Arribagé s’engage à réduire les dépenses publiques, tout comme le candidat socialiste, Laurent Méric. Ce dernier dit qu’il est en total accord avec le Premier Ministre et ses coupes budgétaires tout en précisant que c’est ce que demande Bruxelles. On a donc les deux favoris qui sont finalement en train de chacun demander l’austérité. Les 50 milliards de coupes budgétaires de Manuel Valls prévoient le gel des salaires des fonctionnaires, des baisses de dépenses des collectivités locales et dans le domaine de la santé. On est en train de dire qu’on va mettre en danger la santé des gens directement. On va moins les soigner pour soit disant arriver à un équilibre budgétaire. On a une pensée « comptable » comme dans les années 1930, notamment en Allemagne, où l’on a commencé se demander combien de couples ils pouvaient aider à entrer dans la vie active s’ils n’aidaient pas les handicapés. C’est comme cela que nous avons commencé à mettre un coût à la vie. Je pense que c’est la direction que l’on prend avec cette politique d’austérité.

Propos recueillis par Charles Monnet