AZF : « l’assureur de Grande Paroisse refuse de payer le renouvellement de nos prothèses auditives »

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Treize ans après l’explosion de l’usine AZF, les victimes de troubles auditifs se retrouvent aujourd’hui en difficulté. Ces personnes ne sont plus remboursées pour le renouvellement de leurs prothèses alors que l’assurance de la société Grande-Paroisse avait conclu un accord avec la CPAM. À l’initiative de l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001, six victimes comptent se battre et intenter une action en justice.

 

Plus de 13 années après la catastrophe d’AZF, l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001 a tenu à donner la parole à six victimes de ce drame qui se retrouvent aujourd’hui dans une impasse. En effet, depuis maintenant deux ans, les personnes atteintes de surdité suite à l’explosion rencontrent des difficultés pour se faire rembourser leurs prothèses auditives. « Après plusieurs années sans problème de prise en charge avec le groupe Aon (assureur de la société Grande-Paroisse), c’est maintenant le groupe Diot qui en a la gestion et qui refuse de payer les frais de renouvellement de nos prothèses », explique Jean-François Grelier, président de l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001. À ce jour, ces hommes et ces femmes n’ont droit qu’au remboursement de la part de la sécurité sociale. « Aujourd’hui, je touche 199€ sur les 1800€ que coûte mon appareillage. AZF nous doit à vie ce remboursement. Mon appareil devait être remplacé il y a deux ans et aujourd’hui, il n’est plus adapté. Je vais être obligée de contracter un petit crédit pour en acheter un nouveau », témoigne Pauline Miranda, blessée alors qu’elle était au volant de sa voiture.

 

« La société bloque tout depuis qu’elle a été condamnée en 2012 »

Au total, ça ne serait pas moins de 28 dossiers qui seraient bloqués. Bien que la CPAM se soit déplacée à Paris pour obtenir des clarifications avec le groupe d’assurance Diot, qui gère Grande-Paroisse, une filiale de Total, « elle n’a eu aucune réponse ». Rodolphe Baillou, lui aussi victime de cette catastrophe, constate que « la société bloque tout depuis qu’elle a été condamnée en 2012 ». « Les juristes de ce groupe d’assurance utilisent chaque faille ». Ces derniers reprochent que la notion « prise en charge complète ou totale » n’est pas stipulée sur le rapport d’expertise. Intérimaire chez AZF au moment de l’explosion, Brigitte Aubert déplore qu’ « à chaque fois, on nous demande des pièces supplémentaires. Ils veulent nous avoir à l’usure, mais moi, je ne lâcherais pas ». Les six victimes envisagent donc une action de groupe devant les tribunaux.

 

Article de Charles Monnet