François Briançon : « TLT n’a pas su prendre le virage de la nouvelle façon de regarder la télé »

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Les étudiants de l’Européen Communication  School (ECS) et des acteurs de la presse toulousaine ont débattu, ce mercredi, de la place de TLT (Télé Toulouse) dans le paysage audiovisuel toulousain. L’occasion de souligner les problèmes de la chaine et d’évoquer quelques solutions.

 

« Un des problèmes, aujourd’hui, est la question de l’accès. Il n’y a pas grand monde qui connait le canal de TLT », constate François Briançon, adjoint au maire et colistier de Pierre Cohen. 331 chez Free, 226 chez Orange et 445 chez Bouygues, le canal de la Télévision locale de Toulouse n’est, en effet, plus identifié par les téléspectateurs qui, historiquement, pouvaient suivre les actualités locales sur le canal 7 de leur téléviseur. « La chaîne n’a pas su prendre le visage d’internet », constatent d’une même voix les participants au débat. « Le problème est la promotion du contenu », note Xavier Lalu, créateur du site internet Carré d’info qui regrette que le site internet ne soit pas actualisé. « Peu de monde sait ce qu’il se passe sur la chaine locale », s’accordent à dire les intervenants.

Autre problème relevé : « la ligne éditoriale ». « La chaine n’est pas du tout adressée à un public comme moi », explique un étudiant de l’ESC qui lance le débat sur le contenu. « La grille de programmes est trop floue », constate Marie Attard du TNT. Une analyse partagée par Anthony Assémat, de La Voix du Midi, qui trouve le message « un peu diffus ». Mais « le réel problème de la chaîne locale est qu’elle soit en redressement judiciaire », explique François Briançon. Dans cette situation depuis 2008, TLT aurait aujourd’hui « un déficit de 1,8 millions », selon l’adjoint de Pierre Cohen. « Aujourd’hui, le malade va mieux », certifie-t-il, mais son problème est qu’« il n’arrive pas à avoir d’autre financement que celui des collectivités ». « TLT n’a pas su prendre le virage de la nouvelle façon de regarder la télé », constate François Briançon pour qui la chaîne est « en phase d’adaptation ».

 

« Il faut qu’on soit surpris par la TV locale »

Concernant la diffusion, tous les intervenants s’accordent sur la nécessité pour TLT d’effectuer un virage vers le web. « Ce n’est pas la diffusion hertzienne qui vont la faire aller mieux », précise Pascal Caïla, responsable communication et action culturelle d’Odyssud qui préconise « un recentrage de l’information sur un e-actualité toulousaine ». Un constat partagé par Xavier Lalu pour qui « l’avenir est sur internet ». « La vidéo est un levier de croissance pour une rédac sur le web », observe celui qui a dû se résoudre à fermer le site Carré d’info.

De plus, « il faut qu’on soit surpris par la TV locale », souligne Anthony Assémat qui voit dans « l’ultra proximité entre la chaine et ces spectateurs, une valeur ajoutée » qui pourrait permettre à la chaîne de se renouveler. « Il faut de la concurrence dans les médias, et ici, France 3 a besoin d’un concurrent fort », indique le journaliste de la Voix du Midi. Mais pour cela, « la question des moyens est importante », explique François Briançon pour qui la « solution est que la chaîne devienne un service public local ». « On peut accuser le manque de moyens, mais l’important, c’est la cohérence de l’information », rétorque Anthony Assémat pour qui la chaîne devrait aller vers une « diversité du contenu afin d’obtenir une vraie cohérence ».

 

Article de Téo Henriet