« Au Conseil Général, les nominations se font à la tête du client »

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Mardi 11 février, des militants syndicaux ont manifesté devant le Conseil Général de Haute-Garonne pour dénoncer « la non-nomination de plusieurs agents lauréats d’examen professionnel ». Entretien avec Natacha Pommet, Secrétaire du syndicat CGT CG31.

 

Toulouse Infos : Pourquoi cette mobilisation ?

Natacha Pommet : Pour avoir des possibilités de carrière, les agents peuvent passer des concours pour accéder à un grade supérieur ou passer des examens professionnels. Quand ils ont réussi cet examen, la commission administrative paritaire décide de les promouvoir. Jusque-là, puisque les collectivités territoriales avaient des moyens pour fonctionner, les agents étaient nommés dans les 2 à 3 ans qui suivait leur réussite. Or, depuis 2009, le conseil général de Haute-Garonne a changé totalement sa façon de procéder  et ne nomme plus systématiquement. Il y a donc des agents qui ont réussi un examen professionnel depuis 5 ans et qui n’ont toujours pas été nommés à un grade supérieur. Une situation qui se chiffre à plus d’une centaine d’euros de perte de salaire mensuel pour eux. Il y a deux ans, il y avait 30 agents concernés au conseil général de Haute-Garonne, aujourd’hui il y en a 80.

TI : Avez-vous des exemples concrets de ces retards de nomination ?

NP : On a une adjointe administrative qui a réussi son examen professionnel de rédacteur en 2009. Elle perd entre 80 et 150 euros par mois depuis 2009. C’est une perte sèche énorme. On a 2 ou 3 agents dont la situation est ancienne mais aussi des agents qui ont passé leurs examens professionnels en 2012/2013/2014 et qui ne sont pas promus. On a des techniciens qui pourraient devenir ingénieur, des agents de maitrise qui pourraient devenir technicien. Le plus emblématique étant le cas de cette adjointe administrative qui en plus joue le jeu. En effet, l’administration lui demandant de postuler pour le poste, elle en est à plus de 10 entretiens de recrutement et n’a jamais été retenue.

TI : Il y a donc un disfonctionnement dans les nominations selon vous ?

NP : On demande que les critères soient stricts. Ici, ils ne sont pas précis et les nominations se font à la tête du client. A ancienneté égale, à âge égal et à expérience égale, pourquoi l’un a l’avancement et pas l’autre ? On constate des évolutions de carrière très rapides et d’autres qui stagnent 20 /25 ans dans le même cadre d’emploi. Dans une collectivité territoriale, comme dans tous les services publics, il y a des choix politiques qui sont faits, et actuellement, ils ont fait le choix de réduire les avancements des fonctionnaires. A la CGT, nous estimons que les agents n’ont pas à subir les choix politiques du  président du Conseil Général.

TI : Y-a-t-il un dialogue entre vous et le Conseil Général ?

NP : Suite à notre mouvement, l’administration est venue nous voir pour nous dire que nous serions reçus le 17  février prochain à 14h. On va voir ce qu’ils vont nous proposer. On espère qu’ils vont nous entendre et surtout qu’ils vont avancer sur les revendications. On n’exclut pas de repartir sur un autre mouvement si nos revendications ne sont pas écoutées.

 

Propos recueillis par Téo Henriet