La situation de TLT met en péril l’avenir de la filière audiovisuelle locale

603

Plus de 150 acteurs de l’audiovisuel ont interpellé les candidats aux municipales de Toulouse concernant l’avenir de la Télévision locale de Toulouse et le devenir de l’émission CaseDoc. Financé par la collectivité depuis 2010, ce programme doit favoriser la dynamique de création indépendante. Aujourd’hui, les sommes ne sont plus redistribuées mais utilisées pour le fonctionnement de la chaine.

 

« L’avenir de la filière est aujourd’hui mis en péril par la situation financière de la TLT », s’inquiète Pierre Mathiote, producteur régional. « Aujourd’hui la société affiche un déficit de 200 000 euros », précise l’ancien PDG de la chaîne Franck Demay. Structurellement en déficit par une surestimation des recettes générées par la régie publicitaire ainsi que par sa dette, « une partie des financements alloués à la CaseDoc sont systématiquement utilisés par TLT pour contribuer à financer son fonctionnement » explique la productrice Carole Giordino.

Destinée à « soutenir la filière régionale de création audiovisuelle et d’instiller des programmes documentaires de qualité au sein de l’antenne », la CaseDoc, financée à hauteur de 300 000 euros par an par la mairie, a permis de produire plus de 80 films ces 5 dernières années. « Quand la Casedoc fonctionne normalement, le dispositif permet à plus de cent techniciens et créateurs de la région de vivre de leur travail. Mais aujourd’hui, les producteurs indépendants ne sont plus payés pour des films produits, livrés et déjà diffusés », révèlent les acteurs de l’audiovisuel local qui craignent que « la chaîne entraine dans sa chute toute la filière de production régionale ». Ces derniers lancent donc un appel aux élus et candidats aux élections municipales.

 

Vers une télévision 100% publique ?

« On a renoncé peu à peu à être une chaine privée pour passer à une chaine d’intérêt public », avoue Catherine Guien, adjointe au maire et administratrice de TLT. Concernant la CaseDoc, « elle doit voir aboutir le fléchage des soutiens par convention dont les puissances publiques doivent être garante », explique Jean-Christophe Sellin, tête de liste du Parti de Gauche avant d’ajouter être « partisan d’un service public de télévision à caractère non commercial ». Dans le même esprit, Antoine Maurice, tête de liste « Toulouse Vert demain », est « très attaché au fait qu’il y ait à Toulouse une télévision locale publique où la puissance publique est largement majoritaire ». « Nous devons donc poursuivre l’aide à la création cinématographique qui est toujours budgétisée pour 2014 », termine Pierre Lacaze, élu communiste à la mairie de Toulouse et candidat sur la liste du Maire sortant.

Article de Téo Henriet