Avortement en Espagne : « On ne veut pas le retour des aiguilles à tricoter »

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Environ 400 personnes se sont rassemblées devant le Consulat d’Espagne à Toulouse pour dénoncer le projet de loi visant à remettre en cause le droit à l’avortement approuvé par le Conseil des ministres espagnol.

 

« Non aux lois cléricales, machistes et médiévales », « C’est un retour de 30 ans en arrière » clamaient les manifestants réunis ce mercredi devant le Consulat d’Espagne de Toulouse. « Le gouvernement conservateur espagnol a adopté, vendredi 20 décembre, un projet de loi qui n’autorise l’avortement que lorsqu’il y a un danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant au préalable fait l’objet d’une plainte » explique Miguel Ángel Vinuesa, président de l’association Solidaridad Democrática Española à Toulouse. Une loi qui aura des répercussions graves en Espagne, « mais aussi dans les autres pays », dénoncent les organisations féministes. Pour Miguel Ángel Vinuesa, ce projet de loi est « une reculade extraordinaire. C’est un retour au niveau de la liberté d’expression, de la liberté d’utiliser leur corps, des droits des femmes et de l’égalité en général. Nous devons réagir, et la mobilisation de la France est une bonne nouvelle pour les Espagnols. »

 

« Nous avons une tête, donc nous pouvons décider »

« J’ai connu le combat des années soixante-dix pour le droit à l’IVG et à l’avortement. Il y a eu une mobilisation d’hommes et de femmes pour ce droit, car nous ne sommes pas des ventres, nous avons une tête, donc nous pouvons décider », s’emporte Irène, militante du collectif Midi-Pyrénées pour les droits des femmes. Anne-Marie Martin, militante également, craint que la décision n’inspire les responsables politiques français. « Les choses se copient facilement. Ce qui se passe en Espagne peut demain arriver en France, donc on est solidaires ». De plus, c’est l’exemple espagnol qui « montre que ce droit n’a jamais été accepté comme un droit par les forces réactionnaires. On ne veut pas le retour des aiguilles à tricoter, on ne veut pas le retour aux femmes qui sont mortes lors d’accouchements clandestins. Chacun a le droit de décider de sa vie, de son corps et de ses pratiques sexuelles » explique Henri, trésorier de la ligue droit de l’homme. « Si on ne dit rien et si on laisse faire, on risque de perdre tous nos droits », conclut le trésorier.

 

Article d’Andreia Correia