Une maison de retraite toulousaine expérimente la zoothérapie

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Pour animer le quotidien, la résidence La Pastellière offre à ses pensionnaires des séances de zoothérapie. Mise en lumière au milieu du vingtième siècle, cette technique thérapeutique consiste à stimuler le bien-être par la proximité des animaux. Une méthode originale qui démontre une efficacité particulière auprès des personnes âgées.

 

Maya le lapin et Fjord le bouvier bernois sont devenus pour certains pensionnaires de fidèles confidents. Deux fois par mois, ils reçoivent la visite bienveillante de la zoothérapeute Myriam Adorni et de ses petits compagnons poilus. Pendant une heure, ils caressent, soignent et nourrissent les bêtes sous la supervision d’un animateur et d’une infirmière psychologue. « Cela permet de stimuler leur mémoire. Certains ont eu des animaux et réenclenchent ainsi des souvenirs. Nous travaillons ensemble sur la couleur de l’animal, son âge ou son nom. Pour les résidents qui ont un début d’Alzheimer, c’est très important » souligne Myriam Adorni. Co-animateur de l’atelier, Frédéric Sans insiste sur son aspect thérapeutique. « Nous fonctionnons par petits groupes. Ainsi, nous pouvons suivre tout ce qui se passe et noter les évolutions ». Pour l’accompagnateur de projet de vie, c’est aussi une façon d’égayer le quotidien. « Sans animation, l’atmosphère est vite pesante. Il y a ici des personnes immobiles ou démentes qu’il faut ramener à la réalité. Le contact avec les animaux leur permet de garder un lien avec la vie. C’est un outil anti-déprime ».

 

L’animal, le meilleur psychologue

Difficile à priori de considérer qu’un animal puisse stimuler notre communication. Pourtant, c’est bien ce qui frappe l’ensemble du personnel. D’autant que les personnes âgées choisies pour participer au programme sont souvent celles qui sont les plus fermées. « Il y a des gens qui restent prostrés et qui ne décochent jamais le moindre mot. Lorsqu’ils participent aux séances, ils commencent à s’ouvrir. L’animal devient un prétexte pour se souvenir et discuter. C’est une interaction différente de celle des hommes. Les chiens ou les furets sont des interlocuteurs qui ne jugent pas » analyse Frédéric Sans. « Les résidents font des confidences à l’animal sans s’en rendre compte » appuie la zoothérapeute. Pour Myriam Adorni, cette méthode en outre peu répandue dans la région est un vecteur d’apaisement. « Avec un animal, il est plus facile de rester calme. J’ai le souvenir de deux dames qui ne pouvaient pas se voir et qui en étaient même venues aux mains. Lors d’un atelier, en présence de cochons d’inde, elles sont restées à côté l’une de l’autre sans jamais s’invectiver ». Entre la maison de retraite et « CalinSoins », l’association de l’intervenante, des pourparlers sont en cours. Car devant les multiples bienfaits observés, les séances devraient bientôt devenir hebdomadaires.

 

Article de Christophe Guerra