Bioéthique: « vers un eugénisme compatissant » ?

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Un projet de loi sur la bioéthique va être débattu la semaine prochaine au Sénat. L’association Alliance pour les droits de la vie entend alerter les sénateurs et l’opinion sur les dangers de ce texte.


A partir du 5 avril, une nouvelle loi sur la bioéthique sera examinée par le Sénat. Encore au stade de projet, ce texte « ne protège pas assez les personnes vulnérables de notre société: les femmes enceintes, les personnes handicapées, et les enfants pas encore nés » déplore Isabelle Diacre Wright, délégué en Haute Garonne de L’Alliance pour les droits de la vie.

L’association veut interpeller les sénateurs sur les dangers de certaines dispositions du projet. Parmi celles ci, la systématisation du dépistage prénatal du handicap, sans proposer de solutions thérapeutiques, ne fait que générer l’angoisse chez les femmes enceintes. Conséquence: c’est « une  nouvelle pression légale qui les pousse vers l’avortement ». Par exemple, lorsque la Trisomie 21 est détectée, les femmes avortent dans 96% des cas.

 

Un débat qui relance la controverse sur l’eugénisme. Pour Isabelle Diacre Wright, « on va vers l’élimination de tous les êtres vulnérables, vers un eugénisme compatissant ». La vie d’un enfant handicapé vaut elle moins que celle d’un enfant « normal » ? En guise de réponse, l’association fait témoigner des parents d’enfants handicapés. Pour Lucille Garel, mère adoptive de Myriam, atteinte de Trisomie 21, « ces enfants nous obligent à aller toujours plus loin. Avec eux, on est un peu des héros ».

Mais surtout, ces familles souffrent du regard que porte la société, et plus particulièrement le corps médical, sur leur choix de garder un enfant handicapé. Elles dénoncent le manque d’accompagnement psychologique pendant et après la grossesse.

Mise à part cette disposition, l’association remet également en cause la suppression de l’exigence de deux ans de vie commune pour faire appel aux techniques de la procréation artificielle, et voit dans ce projet, une avancée vers la recherche médicale sur l’embryon (interdite en France).

 

Avec le soutien d’environ cinq cent famille en Haute Garonne, L’Alliance pour les droits de la vie aura t-elle assez de poids pour faire entendre ses revendications?

Réponse à la fin du débat sénatorial…

 

Coralie Bombail