Les hospitaliers investissent l’Hôtel Dieu pour demander une « augmentation des effectifs »

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Soutenue par les délégués CGT, une trentaine de salariés du CHU de Toulouse se sont mobilisés vendredi matin devant l’Hôtel Dieu. Regroupés à l’occasion d’une réunion du comité technique d’établissement, ils réclament une augmentation des effectifs hospitalier du CHU.

 

« Des miettes sont accordées, mais pas les réponses concrètes aux besoins de personnels » s’indigne un infirmier présent à la réunion. Après avoir investi l’hôtel Dieu pour se faire entendre, l’humeur est maussade au sein du personnel hospitalier présent. « On a déjà fait pas mal de réunions, mais c’est toujours le même discours, ils ne font qu’écouter » explique Monique Palhol, représentante de la CGT au CHU de Rangueil. Les revendications portent sur le manque de personnel dans les centres hospitalier, les salaires bas, et sur les contrats de travail précaire type CDD ou emploi aidé.

Un réel problème de précarité qu’un autre délégué CGT présent, Jean-François Dupuy a tenu à souligner en assurant que l’« on veut sortir le personnel de l’insécurité sociale, on veut donner un statut de fonction publique à ceux qui travaillent. ». Car pour de nombreux brancardiers et personnels d’entretien, chaque lendemain est incertain. « Mon contrat se termine vendredi après deux ans et demi de service et je ne sais pas ce que je vais faire lundi » affirme un agent d’entretien de l’hôpital.

A cela s’ajoute le manque de personnel récurrent, déjà dénoncé à de nombreuses reprises. Les syndicats déplorent « l’oubli » de la prise en compte de l’augmentation de la population toulousaine en parallèle à la stagnation des effectifs hospitaliers. « Le travail s’intensifie, on est sous pression, on est parfois amené a faire des services de 12 heures » déplorent les salariés.

 

« Il y a une notion de rentabilité qui est horrible, on perd la fonction humaine de l’hôpital »

Pour répondre aux attentes du personnel hospitalier, le CHU de Toulouse a décidé de mettre en place « un plan de performance » qui aura pour objectif d’améliorer les services hospitaliers de la région tant au niveau de la qualité des soins qu’au niveau de la rentabilité économique. Comportant six gros chantiers, ce plan de performance s’accompagne d’une enquête portant sur l’efficacité des soins appliqués, ce qui permettra de « dépenser mieux sans nuire à la qualité des soins prodigués. »

Pour certains, ce plan de performance est bien accepté, « ça les fait bouger, ça leur fait prendre conscience des problèmes », mais pour beaucoup d’autres et en cette période de crise économique, « ce n’est qu’un plan d’austérité avec d’autres restrictions d’embauches et d’autres absence de remplacement du personnel ».

Si en arrivant à l’Hôtel Dieu ce matin beaucoup avaient espéré se faire entendre, très peu ont cependant gardé confiance. « C’est l’avenir de la société qui est en jeu, la santé est touchée de plein fouet » affirme Jackye, infirmière retraitée du centre hospitalier de Rangueil.

 

Marie Leconte