Une crise sans précédent pour l’accès aux médicaments

1132
Une crise sans précédent pour l’accès aux médicaments
Une crise sans précédent pour l’accès aux médicaments/Illustration Toulouse Infos

La France subit actuellement une forte crise médicale. Les médicaments disparaissent à vu d’oeil dans les pharmacies du pays comme à Toulouse. Les officines ne sont plus suffisamment réapprovisionnées.

Ces pénuries ont débuté il y a environ huit ans, et s’intensifient depuis de plus en plus. Les causes de ces ruptures de stock sont nombreuses. La plupart des usines fabricant les médicaments en question ont été délocalisées à l’étranger, notamment en Asie.

Pour 44% des cas de pénurie, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (l’ANSM) évoque des difficultés liées aux cadences de production : retards, incidents, capacités insuffisantes, etc… Les matières premières deviennent difficiles à trouver pour certains groupes pharmaceutiques. Mais l’aspect financier entre également en compte, avec l’abandon de médicaments peu rentables.

Une pénurie qui touche bon nombre de médicaments

Parmi les produits les plus difficiles à se procurer, on retrouve les corticoïdes. L’ANSM a indiqué le 7 mai dernier avoir été informée de « fortes tensions d’approvisionnement » concernant le Cortancyl et le Solupred et leurs génériques.

Ceux-ci sont notamment prescrits pour traiter les allergies, l’asthme ou certains cancers, entre autres. Plusieurs anticancéreux sont également en rupture de stock, comme l’Ametycine, utilisé dans le traitement du cancer de la vessie. Tout comme Immucyst, Aracytine et les vaccins BCG ou le DT Vax qui deviennent introuvables.

Une pénurie qui agace de plus en plus les clients. Les médecins sont forcés de s’adapter à ce manque en prescrivant des médicaments ne correspondant pas totalement aux pathologies des patients. Certaines femmes sont obligées de changer de pilules contraceptives pour palier ce manque, en subissant les effets secondaires qui vont avec.

Internet : pari risqué

Face à cette pénurie, internet pourrait sembler attractif pour s’en procurer facilement. Depuis 2013, l’achat en ligne est facilité par une autorisation faite aux pharmacies de proposer leurs produits sans prescription préalable.

Une pratique qui n’est évidemment pas sans risque pour les clients, qui ne reçoivent pas les conseils avisés des professionnels de la santé. L’usage et le dosage aléatoire des médicaments peuvent stopper leurs effets, voire aggraver la santé du malade.

Encore plus préoccupants, les médicaments habituellement vendus sur ordonnance peuvent également se trouver sur internet. Une pratique pourtant prohibée par la loi, qui interdit leur vente en ligne, mais également leur achat. Des sites étrangers permettent de contourner la réglementation mais la moitié des médicaments vendue seraient contrefaits, selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé.

 

 

Raphaël Crabos