L’Assurance maladie alerte sur les cancers professionnels

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Du 22 au 26 novembre, la Carsat Midi-Pyrénées lance une campagne pour promouvoir un dossier d’information sur les risques de cancers professionnels.


En midi-Pyrénées comme ailleurs, la Caisse d’assurance retraite et de la santé du travail (Carsat) fait sa tournée des entreprises pour prévenir des risques de cancer professionnels. Les responsables de personnels sont invités à se renseigner sur les matériaux cancérigènes qui pourraient provoquer de graves maladies après des années d’exposition. L’organisme rattaché à l’Assurance Maladie entend à terme protéger les 2 millions de travailleurs en contact avec ces matériaux à risques. Le but recherché est d’éviter les 10 000 nouveaux cas déclarés chaque année.

 

Les victimes de ces cancers professionnels peuvent demander réparation du préjudice subi dans leurs entreprises. Pour se protéger, les patrons se voient donc proposer un accompagnement d’experts, d’ingénieurs et de conseillers de la part Carsat. Celle-ci couvre aussi les arrières de la sécurité sociale qui se verrait bien délestée de 10 000 dossiers de remboursement de soins pour ne pas aggraver son déficit record de 23 milliards d’euros.

 

En France, les cancérogènes les plus fréquents sont bien sûr l’amiante en première position. L’organisme social estime à 900 000 le nombre de personnes encore exposées à ce matériaux hautement dangereux à inhaler. Viennent ensuite les gaz d’échappement respirés par 700 000 professionnels et les huiles minérales qui entrent au contact de la peau de 650 000 ouvriers et mécaniciens. L’agent cancérigène le plus méconnu et qui est respiré par près de 150 000 artisans chaque année est la poussière de bois.

 

Menuisiers, charpentier et ébénistes sont donc encouragés à consulter le Carsat au sujet des risques encourus. Pour cela, la caisse de Midi-Pyrénées propose de se déplacer dans les entreprises pour évaluer les risques et conseiller la direction sur les mesures de sécurité à mettre en œuvre. Et si rien dans la législation n’indique que ces matériaux sont dangereux, rien ne dit que les risques que font encourir les patrons à leurs employés en les manipulant ne seront pas reconnus dans un tribunal dans les années qui viennent. Encore faudrait-il que la justice agisse plus rapidement que sur le dossier de l’amiante, toujours ouvert depuis le dépôt de plainte fait en 1997.

 

Walid Hamadi