Obésité : « Il faudrait investir d’avantage les médecins dans cette lutte »

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Ce jeudi, de 18h30 à 20h, l’association Bouge Mieux 31, en partenariat avec le Répopp, propose au gymnase Valmy un atelier destiné aux jeunes en surcharge pondérale. Cet atelier d’activités physiques adaptées (renforcement musculaire, stretching, gym douce) permet de développer leur autonomie en vue d’une pratique plus régulière au sein d’une structure sportive. Entretien avec Ludovic Cluzel, Président et éducateur sportif de l’association.

 

TI : En quoi consiste l’association Bouge mieux 31 et quels sont ses objectifs ?

Ludovic Cluzel : Bouge mieux 31 propose des activités physiques et sportives adaptés à des enfants et adolescents de 7 à 17 ans qui ont des problèmes d’obésité. Ce sont des séances collectives ou l’objectif est de s’amuser en faisant du sport. Pour cela nous proposons aux enfants une série d’activités qui touchent un petit peu à tout (sports de raquette, sports collectifs, des jeux, de la course, des parcours de motricité), toujours avec un angle ludique.

TI : Pourquoi avoir créé cette association ?

LC : Quand j’ai passé mon diplôme d’éducateur sportif, j’ai fait un stage avec l’hôpital dans leur réseau RéPPOP (Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique) et je me suis rendu compte que les enfants étaient pris en charge au niveau médical, psychologique et diététique mais pas au niveau sportif. De plus, la plupart des enfants sont en échec sportif dans les clubs et il n’y a pas d’autres opportunités qui sont présentées pour faire du sport. Cette association est partie d’un constat simple que j’ai eu en observant ce public là.

TI : Vous intervenez qu’au niveau physique ou vous rajoutez une dimension psychologique à ces séances ?

LC : L’association n’a pas de côté psychologique. Il n’y a que des éducateurs sportifs qui sont spécialisés dans le sport avec des enfants. On est dans l’activité physique mais on donne aussi beaucoup de conseils que se soit en diététique ou dans la manière de vivre. Nous essayons d’ajouter à la pratique sportive une dimension thérapeutique.

TI : Y-a-t ‘il un portrait robot des enfants qui viennent à l’association ?

LC : Les enfants qui viennent à l’association doivent être en surpoids, c’est à dire en obésité de degré 1 ou degré 2. La majorité des enfants sont suivis dans un réseau qui s’appelle le RéPPOP à l’hôpital Purpan. Ils ont en général entre 11 et 13 ans et la majorité (80% des adhérents) sont des filles.

TI : L’obésité ne cesse d’augmenter en France. Que faudrait-il faire pour lutter contre cela ?

LC : Il faudrait investir d’avantage les médecins dans cette lutte. Ils devraient en quelque sorte prescrire de l’activité physique à l’enfant et le forcer à sortir de sa sédentarité. C’est déjà le cas dans beaucoup d’autres pays et ce n’est pas encore arrivé dans les mœurs en France.

TI : L’obésité a-t-elle une place importante en France et de plus en plus à Toulouse ?

LC : À Toulouse, selon les chiffres, l’obésité augmente mais pas d’une manière générale. L’augmentation est beaucoup plus lente dans les centres villes. Par contre, en France 1 enfant sur 4 est en situation d’obésité. Le problème est que ces chiffres ne stagnent pas, au contraire, ils augmentent.

 

Propos recueillis par Andréa Correia