Le Parti Pirate contre le piratage et pour la licence libre

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Les Anonymous réclament le retrait du projet de loi Acta. Photo / Crédit Anonymous facebook

Le monde de l’Internet a été violemment secoué ses dernières semaines. Entre la fermeture du site de partage Megaupload et le vote imminent de la loi Acta, le Parti Pirate est au cœur du débat. Nous faisons le point avec Raphael Durand, son porte-parole dans la région Midi-Pyrénées.


Toulouse Infos : Quel est votre point de vue concernant les derniers événements, telle que la fermeture de Megaupload ?

Raphael Durand : Dans l’absolu, nous ne critiquons pas le geste, mais la manière dont cela a été fait. Megaupload gagnait de l’argent sur le dos du piratage. Le FBI a saisi des noms de domaines et des serveurs à l’étranger. Je ne comprends pas de quel droit ils peuvent faire ça, on croirait faire face à une police mondiale. Nous, nous prônons le partage gratuit des données, il est impensable de générer du profit avec ce genre d’activités.

 

TI : On connaît Hadopi, mais d’autres lois sont sur le point d’être votées. Avez-vous des projets pour lutter contre celles-ci ?

RD : Nous nous étions battus entre 2006 et 2007 contre Hadopi. Aujourd’hui, c’est la loi Acta (Accord commercial anti-contrefaçon) qui est sur le point d’être votée en Europe. Nous utilisons deux moyens pour lutter contre cela. Des actions d’informations sur Internet et des manifestations. Nous sommes d’ailleurs sortis dans la rue samedi dernier pour protester contre Acta, et pas seulement à Toulouse, mais dans la France entière. Nous avons défilés aux côtés des Anonymous.

 

TI : Pensez-vous que les actions des Anonymous pourront peser dans la balance ?

RD : C’est déjà le cas. La DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) a déjà procédé à trois arrestations en France, ils les ont dans le collimateur. Après, nous ne cautionnons pas tous leurs actes, car certains sont illégaux, et puisque n’importe qui peut devenir un membre d’Anonymous, les excès sont inévitables.

 

TI : Peut-il exister un compromis entre le partage libre des fichiers et la protection des droits d’auteurs ?

RD : Oui c’est possible, mais personne ne va dans ce sens. L’accès à la culture devrait être le même pour tout le monde, et pas seulement ceux qui ont assez d’argent pour y accéder. Le concept de la licence libre devrait être plus développé, il consiste à rendre accessible toutes les données gratuitement, sachant qu’il est aussi possible de payer. L’époque a évolué, il faut accepter ces changements. Malheureusement, cela s’annonce compliqué. Par exemple, les grosses maisons de disque ne voient l’avenir qu’à travers le profit. Il sera très difficile d’enrayer cette machine.

 

Propos recueillis par Rémi Beaufils