Toulouse : Cinq familles relogées dans des appartements réquisitionnés

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Sept appartements vides ont été réquisitionnés par les associations. Photo / CTI PACinq familles ne passeront pas la nuit dans la rue. Hier matin, Le Droit au logement, les Don Quichottes et le Crea (collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion) ont réquisitionné sept appartements vides pour les reloger. La mairie assure qu’ils ne seront pas expulsés.

 

« Une vingtaine d’appartements est libre. Nous lançons la réquisition pour y loger cinq familles prioritaires. » Le mot d’ordre est lancé. Devant l’entrée de l’immeuble au Grand Rond, sous la pluie fine, trente militants investissent les lieux. Ils montent les étages, vêtus de leurs gilets jaune fluo, ouvrent les portes des appartements aux familles. Fatima va s’installer ici avec ses trois enfants et son mari. « Ici c’est beau, j’espère qu’on va pouvoir rester » s’exclame-t-elle en passant la porte. Jusqu’à la nuit dernière, elle vivait dans un squat.

Les sept appartements ouverts sont quasiment neufs. « Et chauffés en plus ! » s’indigne Florian, militant. Plusieurs chambres, une cuisine et une salle de bain, les logements sont immédiatement habitables. Entre les deux étages, les conversations sont bruyantes et agitées. Tous se demandent pourquoi ces appartements sont vides.

Après avoir fait le tour du propriétaire, les familles et les militants boivent le café, font des projets d’avenir et s’organisent. « Nous les aidons pour les dossiers, à trouver un emploi et nous veillons à ce que rien ne soit dégradé » rappelle Florian. A l’étage du bas, Dan n’en revient pas, « je vis dans un squat depuis deux ans et demi. Il n’y a pas d’eau ou d’électricité. Ma fille, son mari et ma petite fille de trois ans vont loger ici. Pourtant moi, ma femme et deux de mes fils restons à la rue. »

 

« Il n’y aura pas d’expulsion »

Quelques heures après la réquisition, les appartements se remplissent. Des matelas et des chaises sont installés. L’aménagement continue pendant que Stéphane Carassou, président d’Habitat Toulouse, le gestionnaire des appartements, arrive. Il traverse les pièces en assurant qu’« il n’y aura pas d’expulsion. Nous allons trouver un logement pérenne pour toutes les familles prioritaires. » Quand  les militants lui demandent pourquoi ces appartements sont vides, il reste évasif, « Il y a un projet étudié. Peut-être une mise en vente. La décision sera prise bientôt. »

Les familles peuvent donc retourner à leur aménagement tranquilles, sures de passer cette nuit au chaud.

 

Pauline Amiel