Législatives : Marthe Marti, une candidate au cœur de l’imbroglio centriste

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Les élections législatives seront très féminines dans la 6ème circonscription de Haute-Garonne. La candidate centriste, Marthe Marti, se retrouve en effet, entre Monique Iborra à gauche et Corinne Viansson-Ponte à droite. Elle devra tout de même affronter Grigori Michel, le jeune candidat du Nouveau Centre, qui dénote des discordances qui existent encore au centre.

 

La vice-présidente du Modem 31, Marthe Marti, se présente pour la première fois aux élections législatives. Candidate sur la 6ème circonscription, elle a grandi sur ce territoire. « J’ai passé mon enfance à Plaisance du Touch, j’ai étudié à Pibrac, puis j’ai travaillé à Colomiers » raconte-t-elle. Avant de s’engager en politique, Marthe Marti a travaillé 14 ans dans un bureau d’étude pour Airbus. C’est en 2008, suite à l’élection de Nicolas Sarkozy qu’elle devient militante Modem. Pourquoi ce choix ? « Jeune, j’étais sympathisante du PS, mais j’ai été déçu par la gauche dans les années 1980. Après avoir vécu 10 ans au Liban, je me suis rendue compte, à mon retour, que ni la gauche ni la droite n’était la solution pour la France» répond-t-elle.

 

Une candidate née de la nouvelle alliance « Le centre pour la France »

Aujourd’hui, elle est candidate afin « de continuer mon engagement, et de porter les idées de François Bayrou », mais pas que. En Haute-Garonne, le Modem s’est rallié au Parti Radical et au Nouveau Centre dans une alliance centriste unie et indépendante. L’objectif, peser plus lourdement dans le débat politique et augmenter les chances de voir apparaître une troisième voix à l’Assemblée nationale « celle de l’opposition constructive qui pourrait voter des mesures de gauche ou de droite » explique la candidate. Mais cette alliance en est encore à ses balbutiements, et souffre des désaccords entre les fédérations locales et les partis nationaux. En effet, le Parti Radical 31, comme le Nouveau Centre 31 n’ont pas suivi leur parti lorsque ceux-ci ont désisté leur candidats en faveur de Nicolas Sarkozy, « mais ils ont appelé à voter pour le candidat centriste, François Bayrou » précise Marthe Marti. Ceci explique la candidature de Grigori Michel, « investi par le Nouveau Centre au niveau national » dans la même circonscription. Une situation complexe, dans laquelle les électeurs risquent de s’y perdre. « Je reconnais que l’on brouille un peu les cartes, mais Grigori Michel comme moi-même trouvons dommage de ne pas avoir discuté avant ». Les deux candidats ne se considèrent pas comme des adversaires, et réfléchissent « au travail que l’on pourra faire ensemble après les législatives » confie-t-elle.

 

Un programme qui défend les intérêts locaux

En plus du programme national du Modem, Marthe Marthi s’engage sur certains dossiers locaux qui tiennent à cœur aux citoyens. Par exemple, elle se positionne contre le projet du centre commercial « Minute » qui doit s’implanter à Plaisance du Touch. « Il dénaturerait le paysage, alors qu’il n’est pas nécessaire. Il y a déjà deux énormes grandes surfaces à Blagnac et à Portet sur Garonne » remarque-t-elle. Selon la candidate un tel centre « sanctifie la consommation ». Autre point qui lui est particulièrement cher,  la défense des langues régionales, « le parlement est trop frileux, alors qu’il faudrait une loi qui fixe un cap sur cette question ». Enfin, son programme prévoit favoriser l’emploi sur sa circonscription, et notamment « travailler au rapprochement des petites entreprises sous-traitantes avec Airbus » propose Marthe Marti.

 

Coralie Bombail