Haute-Garonne : création d’un Collectif départemental contre l’Extrême-droite

420

Deux jours après que le Front National ait remporté la cantonale partielle de Brignoles, le Collectif départemental contre l’Extrême-droite de Haute-Garonne (CoDEX 31) a officialisé sa création ce mardi. Composé d’une vingtaine d’organisations associatives, syndicales, politiques et réseaux, ce collectif a pour objectif de déconstruire la logique du vote Front National.

 

« Nous sommes en situation de crise depuis plusieurs années et la politique française glisse dangereusement vers l’extrême droite. Il suffit de voir le discours du Ministre de la Justice sur les Roms » s’indigne Pascal Nakache, président de la Ligue Toulouse des droits de l’homme. C’est en partant sur ce constat que des syndicats, des associations et des mouvements politiques ont créé le CODEX 31 (collectif départemental contre l’extrême droite) qui a pour but de faire barrage aux mouvances extrémistes dans la région, mais aussi en Europe. « C’est sous l’impulsion du collectif de vigilance contre l’extrême droite que nous avons décidé de créer un autre groupe qui puisse organiser des manifestations et des rassemblements au lieu d’observer », explique Bernard Dedeban, secrétaire de la FSU 31. La première manifestation,  en mémoire de Clément Méric, est organisée ce jeudi sur le Pont Neuf.

« Avant, une simple manifestation permettait de donner de l’air et de faire reculer le Front national, mais de plus en plus de gens se disent que l’extrême droite pourrait être une solution, et c’est ce que nous voulons éviter  » souligne Pascal Nakache. « Avec tout son maquillage, le Front National devient sympathique pour de plus en plus de couches de la population, mais leur idéologie reste tout aussi dangereuse » met en garde Bernard Dedeban. « Nous devons surtout comprendre le vote afin de le déconstruire, il faut prôner le mieux vivre ensemble et faire comprendre ces valeurs aux gens » souligne Fabien, représentant EELV. «  Le Front National a de nombreuses incohérences dans son programme, il prône des solutions simplistes et extrémistes » rajoute un autre membre. « Il suffit de voir ce que font les élus FN dans leurs communes, c’est un parti politique contre la paix  » s’attriste Christine Rosenberg du mouvement pour la paix.

 

« Qu’ils continuent à s’opposer à nous, ça nous fait de la publicité »

« Les Français ont simplement ouvert les yeux sur les problèmes que connaît notre pays, tel que l’immigration, l’insécurité et une islamisation qui est insupportable » répond Serge Laroze, tête de liste pour le Front National aux élections municipales toulousaines de mars prochain. Il dit « s’amuser » de la création de ce collectif considérant « qu’il ne pourra empêcher le tsunami qui est en approche ». « Nous sommes partis vers une progression qui nous mènera au pouvoir dans un futur proche », continue-t-il. « Ce n’est que la vérité qui éclate, des gens de l’UMP et même du PS nous rejoignent, on aime ou on n’aime pas, mais c’est inévitable  » insiste-t-il. Pour ce frontiste de la première heure, les prochaines élections municipales seront en faveur de son parti. « Vous savez, j’ai toujours été méfiant, nous avons vécu des heures sombres, ma maison a été vandalisée et je reçois toujours des menaces de mort, mais qu’ils parlent de nous, ça nous fait de la publicité et réconforte les Français qui en ont marre de tous ces jeux politiques » conclut-il.

 

Article de François Nys