Un an de Hollande : « Le bilan est très insatisfaisant. C’est la présidence des cocus »

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C’est un sentiment d’« insatisfaction » qui règne au sein de l’opposition toulousaine quand on évoque la première année de François Hollande au pouvoir. Affaire Cahuzac, mariage pour tous, taux de chômage élevé, l’opposition fait un point précis sur ces 12 derniers mois.

 

« L’avenir du pays n’est pas préparé »

Jean-Luc Moudenc, président de l’UMP31 : « Le bilan est très insatisfaisant. On note un recul de la compétitivité et de l’emploi, des records de matraquage fiscal, de chômage et d’absence de croissance. Les économistes prévoient 0,1% de croissance pour 2013 alors que l’an dernier on nous promettait 0,8. Il n’y a pas que Cahuzac qui a menti !

Sur Cahuzac justement. Cette affaire est terrible pour la gauche.  C’est une faillite morale. L’affaire Cahuzac atteint en plein cœur l’identité du parti socialiste.

Quant au mariage pour tous, on a imposé au pays une mesure sociétale. Or ces mesures doivent être discutées. On a fait de cette loi une sorte de talisman politique pour essayer de rattraper l’impuissance sur le plan économique.

François Hollande s’est avéré comme on craignait qu’il fût. Nous avions le pressentiment qu’il ne serait pas à la hauteur de la fonction, qu’il n’aurait pas la carrure, la capacité de leadership. C’est malheureusement le cas.

L’avenir du pays n’est pas préparé. Restaurer la compétitivité, redistribuer le pouvoir d’achat, réindustrialiser, remettre les chômeurs sur le circuit de l’emploi. Ce sont sur ces questions que l’énergie du gouvernement aurait dû porter. »

 

« François Hollande navigue au fil des évènements »

Jean Iglesis, président de l’UDI31 : « Je ne suis pas satisfait. Aujourd’hui, les solutions pour redresser l’économie n’existent pas. Aucun cap n’est donné à la politique générale de ce pays.

J’ai l’impression que François Hollande navigue à la petite semaine et au fil des évènements. Que la France est gouvernée au jour le jour. Qu’aucune mesure fondamentale n’a été prise. Ce qui est très problématique au regard de l’ampleur de la crise. Le pays a besoin d’unité nationale et de réformes en profondeur. Je ne pense pas qu’elles soient dans les tuyaux.

On est confrontés à une perte de vitesse en matière de recherche, à la mort à petit feu de l’industrie. Sur l’affaire Cahuzac ? Le milieu politique n’est pas fondamentalement malhonnête. Cette affaire est déplorable mais partir de ça pour promouvoir des mesures (transparence des politiques, non cumul) est une réaction purement médiatique, pas la réaction d’un chef d’état.

Au niveau de l’individu, je pense que François Hollande est trop bocardé par les médias. Il a été élu par la majorité des Français. Dans l’intérêt de la démocratie, on devrait garder un peu de mesure à son égard. Il a un style qui est le sien, sa personnalité. Sur ce plan, il n’a pas d’attaques à recevoir. C’est sur le fond que ça pose problème. Il doit prendre en main l’avenir de la France. »

 

« La continuité c’est maintenant »

Olivier Arsac, président de Debout la République 31 : « C’est la présidence des cocus ! Tous ceux qui ont cru au « changement c’est maintenant » se retrouvent avec l’inverse : « la continuité c’est maintenant ». Politique monétaire, budgétaire, industrielle, migratoire. Rien n’a changé et beaucoup d’électeurs se retrouvent cocufiés.

L’affaire Cahuzac montre une espèce de délabrement de l’Etat, des institutions et des forces publiques qui laisse à croire que le pays est de moins en moins gouverné. Sarkozy donnait au moins l’illusion d’un volontarisme. Avec François Hollande, ce délabrement est plus visible, c’est la seule différence.

Sa manière de gouverner ? Le problème c’est qu’il n’y en a pas. Ça flotte de partout, c’est le désordre. Il n’y a plus d’Etat, plus d’autorité. Le gouvernement, c’est le bateau ivre.

Et je pense qu’il n’y a pas de solutions dans les mains du gouvernement. Il faut renverser la table, le système UMP-PS et faire venir des forces nouvelles. Il faut changer le personnel politique.

On amuse la galerie avec le mariage homosexuel mais ce n’est pas le plus important pour nos concitoyens aujourd’hui. François Hollande masque l’impuissance par des sujets secondaires. »

 

Article de Joséphine Durand