Hollande : « Le bilan est, sans surprises, très négatif »

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Un an jour pour jour après son élection à la présidence de la république, il est l’heure du bilan pour un François Hollande au plus bas dans les sondages. Une coté de popularité en berne qui s’affaisse également du coté de ses alliés de l’extrême gauche. Myriam Martin et Pierre Lacaze, respectivement du Front de Gauche et du Parti Communiste dressent un bilan sans concessions de cette première année de mandat.

 

« Il se coule très rapidement dans les moules antidémocratiques des institutions »

Myriam Martin, Front de Gauche : « Le bilan est, sans surprises, très négatif. Chose étonnante en revanche : la mue libérale du PS a été très rapide. Sa position sur l’amnistie sociale, notamment, le montre. Le virage à droite est assez brutal.

La loi sur le mariage pour tous, qui a quand même tardé, est un petit point positif dans un océan de mesures qui n’aident pas la population en crise. Sur le chômage, par exemple. La situation est dramatique, on atteint des taux record. Aucune mesure intelligente n’a été prise pour endiguer ça. On est dans la continuité de la politique menée par la droite.

L’affaire Cahuzac, c’est la cerise sur le gâteau. Comme république irréprochable, on fait beaucoup mieux. La façon de gérer est malsaine, on nie l’évidence jusqu’au bout. Et ça montre une connivence entre pouvoir politique et économique et même une complicité avec les grands médias, qui est symptomatique de la 5ème République.

Je trouve qu’on s’est trop penché sur l’individu François Hollande, qui manquerait de charisme, etc. C’est un faux débat. Par contre, sur son mode de gouvernance c’est autre chose. Il se coule très rapidement dans les moules antidémocratiques des institutions. »

 

« Certaines décisions vont dans le bon sens, mais… »

Pierre Lacaze, premier secrétaire du PC 31 : « A un an de l’élection, je ressens beaucoup de déception et de colère. La loi sur le mariage pour tous, l’augmentation du nombre de logements sociaux… Ces décisions vont dans le bon sens. Mais sur les questions économiques et sociales, ce qui ressort c’est le mécontentement.

Il faut sortir de la politique d’austérité. François Hollande a l’air d’être le dernier à y croire ! On peut sortir du Traité Européen de manière légale. Et il faut aller chercher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale et les réinjecter en France.

Sur le personnage, je suis plutôt positif. Mais il n’écoute pas ceux qui ont permis son élection. Il ne peut pas être le président de la boîte à outil. Il va falloir qu’il écoute le peuple, et notamment le monde ouvrier, avant qu’il ne soit trop tard.

François Hollande a repris les politiques de Raymond Barre et Nicolas Sarkozy : rigueur et austérité. La France n’a jamais été aussi riche mais on se refuse à affronter la finance.

Le président déçoit la gauche et mobilise la droite contre lui. Aujourd’hui, il doit prendre de la hauteur, se rendre compte de l’échec de l’austérité et profiter de cet anniversaire pour grandir et changer de cap. »

 

Article de Joséphine Durand