Décentralisation : « Je pense qu’il est temps d’aller plus loin »

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Pour décoincer la France, il faut décentraliser. C’est sur ce thème qu’a été écrit le nouveau livre de Martin Malvy, président du conseil régional Midi-Pyrénées et de Nicolas Bouzou, économiste libéral. Sous forme d’entretien entre les deux auteurs, ils épluchent, analysent et s’interrogent sur la situation actuelle des collectivités locales.

 

Déjà tiré à 4 000 exemplaires, « Pour décoincer la France, décentralisons ! » a comme principal objectif de faire réfléchir aux possibles évolutions dans l’organisation et la gestion des collectivités locales. « Nous voulions clarifier les compétences : qui fait quoi ? » s’interroge l’ancien ministre. « Je pense qu’il est temps d’aller plus loin dans ce qui a été fait en 1982 (ndlr : la loi de décentralisation) ». A l’écriture, deux personnages qui semblent totalement opposés. D’un coté Martin Malvy, président socialiste du conseil régional depuis 15 ans. De l’autre, Nicolas Bouzou, économiste libéral, à la tête d’un cabinet de conseils économiques et financiers. Deux regards différents et pourtant, « nous avons partagé une analyse très proche l’une de l’autre » affirme Martin Malvy.

 

Un ministère régional des exportations

Pour les deux auteurs, l’étape nécessaire à cette clarification réside dans le développement des blocs de compétence. « On ne peut pas développer l’économie sans un pouvoir local plus structuré et mieux organisé ». Prônant la mutualisation des moyens et des structures avec les départements et les villes « dans un soucis d’efficacité et de dynamisme », il évoque l’obstacle de l’Etat providence. « Il existe une trop grande diversité entre les régions de France pour qu’il n’y ait qu’un seul modèle ». L’idée serait de reconnaître aux régions un plus grand pouvoir de pilotage. Plus concrètement, Martin Malvy et Nicolas Bouzou entrevoient par exemple la « création d’un ministère régional des exportations. Nous sommes nuls dans ce domaine parce l’Etat n’a pas la visibilité nécessaire sur ce qu’il se passe dans toutes les régions ». Pour autant, la création d’un état fédéral n’est tout de même pas à l’ordre du jour, « ce système est totalement contraire à notre histoire, il va falloir trouver d’autres méthodes ».

 

Article de Rémi Beaufils