Vote des étrangers : « Accorder ce droit favorisera l’intégration »

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Le parti socialiste avait promis le vote des étrangers aux élections locales dès 1981, les verts toulousains en demandent l’application pour les municipales de 2014. Contact direct au marché de la Reynerie avec les principaux concernés.

 

A un an des municipales, on pourrait soupçonner les verts de donner une leçon de démagogie dans les quartiers défavorisés. « D’habitude on taxe nos électeurs plutôt de bobo mais l’écologie a toute sa place dans les quartiers populaires où il existe des discriminations sociales » explique Antoine Maurice, président du groupe Europe écologie les verts de l’agglomération. Les Verts dénoncent le statut de citoyens, « placés dans l’antichambre de la démocratie ». « Pour moi ce serait une reconnaissance, je paye mes impôts ici depuis 30 ans et j’espère un jour voter pour les présidentielles » explique Miguel. Une volonté de s’exprimer qui entrainera une meilleure intégration, certains habitants y croient. Pour Christine,  « il ne faut pas avoir peur d’accorder le droit de votes aux étrangers, c’est en privant une partie des gens d’avoir accès aux urnes que l’on crée des exclusions ». Conscient du coté sensible du dossier, Régis Godec, président du groupe EELV à la mairie de Toulouse se veut optimiste. « Certains opposants qui stigmatisent le vote des étrangers font craindre de possibles votes communautaristes mais je pense au contraire qu’accorder ce droit favorisera l’intégration dans une dynamique de citoyenneté ».

 

Toulouse au banc d’essai

En 2010, la municipalité et la  ligue des droits de l’homme avaient sondé les toulousains sur le vote des étrangers en organisant une « votation citoyenne ». Régis Godec se rappelle. « Le résultat, avec 93% de votes favorables fait figure de plébiscite, c’est vrai, mais ce n’était pas un référendum à part entière et on comprend bien que les gens qui s’étaient déplacés y étaient favorables ». Sur tous les marchés où ils rencontrent les toulousains, les écologistes font signer une pétition qu’ils enverront à François Hollande lui rappelant un de ses engagements de campagne. Un rappel contre l’oubli souhaité aussi par Fatia. « On ne voit pas souvent de politiques ici, on espère qu’ils vont tenir parole cette fois ».

 

Pierre Jean Gonzalez