Elections US: la consule américaine en Midi-Pyrénées éclaire les étudiants toulousains

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Rachel Schneller s’est rendue hier après-midi à la faculté de droit de Toulouse pour détailler les coulisses souvent méconnues de l’élection outre-atlantique. En effet, la méthode de scrutin qui propulsera Barack Obama ou Mitt Romney à la présidence des Etats Unis d’Amérique est plus obscure qu’elle n’y parait. Encadrée par l’association locale Cactus, la conférence était aussi l’occasion d’un jeu de questions-réponses avec ses auditeurs. Dans une ambiance à la fois studieuse et ludique, la consule a su capter l’attention des universitaires.

 

La désignation du 45ème président des Etats Unis concerne le monde entier, il faut donc en dévoiler les rouages. C’est en tout cas ce que Rachel Schneller, consule de Midi-Pyrénées depuis juillet dernier, a tenté de faire comprendre aux apprentis-juristes toulousains. Et toute l’année, aux trois mille citoyens américains qui résident dans la région. Car parallèlement à d’autres missions qui lui incombe, c’est elle qui assure les démarches administratives de ses compatriotes locaux. Ce qui inclut le renouvellement de leur passeport, indispensable pour prétendre apporter sa voix dans les urnes. « Mon rôle est d’aider tous les américains à s’inscrire pour voter et à les accompagner dans cette démarche. Ce n’est pas évident, car chacun des cinquante états a son propre système électoral. Mais l’important est surtout de ne pas se montrer partisan » prévient-elle. Les étudiants de l’Arsenal, eux, ont eu droit aux explications détaillées de la consule, ponctuées de schémas interactifs projetés sur écran vidéo. A noter que la diplomate sera présente ce soir à la soirée-évènement dédiée aux élections américaines qu’organise l’école de commerce de Toulouse. Ouverte à tous, la fête commencera à partir de 20h30 au sein de l’ESC.

 

« Nous savons que notre élection est complexe »

Plusieurs détails de ce scrutin présidentiel peuvent s’avérer surprenants pour qui n’a jamais suivi les précédents. Vous avez du mal à comprendre le processus de l’élection américaine? Rassurez-vous, vous êtes au minimum deux. « Tous les quatre ans, je dois moi-même réviser le fonctionnement du Collège électoral » s’amuse la consule. Car concrètement, ce sont les 538 « grands électeurs » et non les citoyens à proprement parler qui votent pour l’un des deux prétendants. Ceux-ci doivent simplement « jurer » d’inscrire sur leur bulletin le nom du candidat vainqueur dans l’Etat qu’ils représentent. « Il est possible de perdre le vote populaire mais de gagner le vote électoral. L’exemple le plus récent est la victoire de Georges Bush, en 2000 » rappelle-t-elle. Pour la consule, cette spécificité n’est pas anodine. « Nous les américains, nous sommes conscients que notre élection est complexe et que nous ne votons pas au suffrage direct. En ce sens, ce n’est pas totalement démocratique ». A ne pas négliger également, le rôle majeur des sept « swing states », ces « états-clés » historiquement imprévisibles comme l’Ohio. La dernière surprise pour les néophytes est celle réservée par le calendrier de l’élection. Contrairement à ce que beaucoup croient, l’Amérique ne connaîtra le nom de son nouveau président ni demain, ni après-demain, ni-même en fin de semaine. Il ne sera dévoilé que le 6 janvier prochain, à l’issue du décompte des fameux 538 bulletins. En cinéma comme en politique, les américains ont décidément le sens du suspens.

 

Christophe Guerra