A Toulouse, l’UDI ne compte « pas faire de la figuration » et vise le Capitole

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Hier après-midi, la fédération locale du nouveau parti centriste a présenté ses membres à l’Hôtel Palladia de Toulouse. Excepté quelques absents, toutes les figures de proues étaient là pour présenter les contours du projet. Avec l’optique claire, nette et précise de devenir la force politique centrale du pays. Et localement, de redonner à Toulouse un dynamisme et une ambition.

 

« La politique n’est pas une guerre, mais un combat. Nous nous mettons en ordre de marche » déclame Jean Iglesis, coordinateur de l’UDI31. Parée, la fédération locale du nouveau parti centriste joue franc-jeu. « Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration mais pour devenir le parti leader. L’électeur a besoin de clarification, l’UDI en est une » tranche le président de la section locale. D’une alchimie affichée, le groupe mise sur la transparence et la camaraderie éclectique. « L’UDI est un parti tourné vers l’avenir, ouvert à toutes les couches de la société et loin des querelles partisanes. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de présenter des forces rassemblées qui parleront d’une seule voix. Nous avons beaucoup discuté, il y avait une feuille de papier à cigarettes entre nos positions » assure le chef de file. La création du bureau départemental provisoire, actée avant-hier, ne s’est d’ailleurs pas faite attendre. Avec pour membres, entre autres, les parlementaires Christine de Veyrac et Alain Chatillon, André Gallego et Jean-Jacques Bolzan (Parti Radical), Grigori Michel (Nouveau Centre), Laurent Cuzacq (Force Européenne Démocrate) ou encore Sandra Mourgues (Gauche moderne). Du beau monde. « Vous serez surpris du courant d’adhésion qu’il y aura dans les semaines et les mois à venir » table Jean Iglesis. Certains personnages en place peuvent commencer à suer. Le mercato d’hiver prévoit d’être bouillant.

 

Cap sur les municipales ?

L’objectif n’est pas avoué, mais c’est un secret de Polichinelle. Difficile d’imaginer qu’avec les aspirations évoquées, le parti centriste ne brigue pas la municipalité en 2014. Ni qu’il se range derrière une liste UMP après une telle démarcation. Mais l’émergence du mouvement, encore trop fraiche, suggère à son coordinateur départemental l’emploi de pincettes. Notamment sur la question d’un éventuel candidat. « Avant une tête de liste, il faut bâtir un projet. L’UDI doit être dans les six mois qui viennent la principale force d’opposition à Toulouse ». Christine de Veyrac, renfort de poids pour la nouvelle force, explique l’urgence. « La façon dont la Haute-Garonne est administrée est une tragédie. Toulouse n’a aucune ambition. Depuis Philippe Douste-Blazy, elle n’a malheureusement personne pour la défendre au plan national ». Pour la députée, le fonctionnement en vase clos et « sans respiration » de certains partis entraine un immobilisme. « J’ai l’impression que la mairie est sclérosée par le politique. Il faut faire bouger cette ville ». Laurence Massat, en charge de la communication, synthétise le constat à sa manière. « Pierre Cohen avait dit lors de sa campagne que cette ville s’était endormie. Nous pouvons dire qu’il a fini de l’achever ».

 

Christophe Guerra