Le Créa réquisitionne la campagne des législatives « pour éviter l’expulsion »

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Le Créa a fait irruption, hier, au meeting de François Simon, candidat Europe Ecologie–Les Verts soutenu par le Parti Socialiste dans la 3ème circonscription de Haute-Garonne. Le centre social autogéré est venu demander des comptes au candidat sur la menace d’expulsion qui plane au-dessus d’eux. Explications.

 

Tout le gratin politique toulousain était là. Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, le président de région Martin Malvy, l’ancien dissident Alain Fillola et de nombreux élus écologistes ont entre autres, tenu à être présents. Objectif, soutenir François Simon qui affrontera le candidat UMP Jean Luc Moudenc, dimanche prochain. L’occasion parfaite pour faire un coup d’éclat. Même si, petite déception, Cécile Duflot et Manuel Valls qui devaient être présents ne sont finalement pas venus.

Au début du meeting, des membres du Créa se sont invités à la fête avec un but précis, rappeler à François Simon ses engagements de campagne. « Il y a quelques semaines, il est passé nous voir au centre. Très enthousiaste, il a promis qu’il nous aiderait à entrer en contact avec Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, pour qu’on nous laisse tranquille » explique Thomas, membre du Créa. Mais après cette visite, le candidat n’a plus donné signe de vie « et a évité tous nos appels » signale-t-il.

Pour rappel, le centre social autogéré, qui a réquisitionné un bâtiment allées des demoiselles il y a plus d’un an, risque aujourd’hui l’expulsion. « 8 familles, c’est-à-dire 40 personnes vivent là » précise Thomas. Mais le local appartient à l’Etat et la préfecture de Haute-Garonne a engagé la procédure, sous l’ancien gouvernement. Le tribunal administratif se prononcera le 29 juin prochain. D’ici là, le Créa attend du nouveau pouvoir « qu’il se retire du procès, il en a possibilité selon nos avocats ». Et pour faire pression sur les ministres concernés, un député est le vecteur idéal pour organiser une rencontre. Mais François Simon « est resté très évasif, il a dit qu’il ne pouvait pas se mettre à la place de la justice et qu’il fallait la laisser faire son travail » rapporte Thomas.

Rien d’étonnant pour le Créa, « on attend rien de ces législatives, car ce n’est pas à Paris qu’on trouve des solutions à nos problèmes. Mais c’est aux citoyens à prendre leurs responsabilités pour changer le système qui nous pousse à l’individualisme ». C’est le principe fondateur du Créa qui fonctionne sur « la solidarité des pauvres ». La ministre du logement, Cécile Duflot a annoncé la semaine dernière qu’il n’y aurait plus personne à la rue. « On voudrait lui répondre qu’on a des solutions de logements alternatifs, et si on n’a pas pu la rencontrer aujourd’hui, on trouvera une autre occasion de lui parler » affirme Thomas avec détermination. Il faut dire que le CREA ne relâche pas ses efforts et multiplie les évènements pour « le droit au logement de tous ». « Tous les mercredi et samedi sont organisées des actions. De plus nous organisons une manifestation qui aura lieu le 23 juin, toujours en rapport avec la cause que nous défendons » explique t-il. Dans l’attente de ce jugement, la défense s’organise.

 

Coralie Bombail