Lutte Ouvrière : les législatives avant la rue ?

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Les 10 candidats de Lutte Ouvrière aux élections législatives de Haute-Garonne. Photo / CTI

Professeurs, instituteurs, techniciens et bien d’autres. A l’occasion des élections législatives tous ces travailleurs se mobilisent autour d’un seul et même parti qu’est la Lutte Ouvrière. Les candidats de 10 circonscriptions annoncent le lancement de leur campagne ainsi que leur programme de lutte.


Le 6 Mai dernier aura marqué un profond changement pour la gouvernance française. « Mais il ne faut pas croire que cette alternance droite-gauche va forcément plus nous protéger » explique Sandra Torremocha, candidate Lutte Ouvrière aux élections législatives de la troisième circonscription en Haute-Garonne. Le programme LO n’a donc été que peu influencé par le résultat de ces élections présidentielles. Celui-ci revendique principalement « un droit de défense aux travailleurs » poursuit la candidate. Ce droit qui se traduit par une augmentation des salaires et des retraites, par la création d’emplois publics ainsi que par le contrôle des entreprises par les travailleurs. « Notre programme insiste aussi lourdement sur l’intérêt politique des travailleurs et sur la nécessité de reconstituer une force politique indépendante et militante » déclare l’enseignante.

Et même si Nathalie Arthaud n’a pas été plébiscitée par les électeurs aux présidentielles, cela n’entame en aucun cas l’engagement de cette force toulousaine dans une lutte acharnée. L’engagement de ce parti se fera donc sur des sujets d’ordre nationaux, comme l’interdiction des licenciements, contrairement à certains partis qui décident de s’impliquer de manière plus locale.

 

Une gauche qui se rassemble ?

«Dans la situation de crise actuelle que connait la France, notre force collective est particulièrement mise en avant » signale Vincent Combes, candidat à la cinquième circonscription. Pourquoi ne pas envisager des candidatures communes avec d’autres partis de gauche ? « C’est dans un esprit démocratique qu’un parti unique d’extrême gauche n’est pas envisageable » répond-t-il. Même si certaines idées le rassemblent, « il est logique que les électeurs aient un choix maximum » renchérit Sandra Torremocha.

S’il y a peu de chance que Lutte Ouvrière compte beaucoup d’élus sur les bancs de l’Assemblée, les militants n’y prêtent guère attention. « Ce n’est pas à l’Assemblée nationale qu’on représentera un contre-pouvoir face aux marchés financiers, mais dans les usines » remarque la candidate, convaincue que « tôt ou tard, les travailleurs reprendront la lutte ».

 

Anaïs Alric