Quand la laïcité fait débat

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Le collectif « générations spontanées », s’est réuni hier, place du Capitole. Photo / CTIHier, un projet de loi, proposé par Françoise Laborde, était voté au parlement. C’est une nouvelle fois la question de l’interprétation de la laïcité qui créée débat.


Mercredi, une proposition de loi sur les principes de la laïcité dans les crèches, était votée au sénat. Déposée par la sénatrice de Haute-Garonne Françoise Laborde, ce nouveau texte veut « soumettre à une obligation de neutralité en matière religieuse » toutes les crèches privées subventionnées par une aide financière publique. « Mon projet est entièrement guidé par la notion de laïcité. Selon moi, lorsqu’on se dit laïque nous ne pouvons pas accepter les tolérances. Au contraire, la laïcité représente la neutralité totale du point de vue religieux » explique Françoise Laborde. Deux points fondamentaux régissent cette nouvelle loi. Premièrement, tout établissement public ou privé, accédant aux subventions publiques, devra appliquer le principe de neutralité et cela sans exception. Ensuite, il est « important » selon la sénatrice d’établir, dans le domaine privé, des contrats de travail  énonçant la question de laïcité. De ce fait, « les règles seront établies dès le départ ». Si le contrat stipule que les signes religieux sont tolérés il n’y aura alors aucun problème. A contrario, en cas de demande de neutralité, l’employé se devra de respecter les termes du contrat, et ce jusqu’au bout.

 

Des manifestants place du Capitole

En attendant de savoir si la loi était promulguée ou non, le collectif  « générations spontanées », luttant contre l’islamophobie et la discrimination,  s’est réuni hier, place du Capitole. « Nous voulons faire pression sur les élus pour que cette loi soit contestée. C’est une nouvelle forme de discrimination envers les femmes musulmanes » souligne Leila, représentante de générations spontanées. En effet, selon le collectif, cette nouvelle loi pourrait avoir des effets « dévastateur » sur la situation des travailleuses musulmanes. « La plupart d’entre nous travaillent dans des crèches. Avec cette loi, il risque d’y avoir beaucoup de licenciements et un frein à l’embauche des personnes musulmanes » s’indigne encore Leila.

Soutenu par l’élu Europe écologie les verts, Regis Godec, le groupe de jeunes femmes espèrent que la municipalité les écoutera. « Je pense que c’est une interprétation abusive de la laïcité. Surtout que le secteur privé n’aurait jamais dû être visé par de telles prérogatives » conclu Regis Godec.

Cette loi a été examinée et débattue ce mercredi. Faute de temps, elle n’a pas été présentée au vote hier.

 

Buhagiar Remi