Malvy, Isard et Cohen écrivent à Barroso

373

Martin Malvy ( à gauche ), Pierre Izard et Pierre Cohen( à droite ) ont adressé un courrier commun à José Manuel Barroso. Photo / CTDR

Martin Malvy, Pierre Izard et Pierre Cohen ont adressé un courrier commun à José Manuel Barroso, président de la Communauté européenne, concernant le financement du programme de Surveillance Globale pour l’Environnement et la Sécurité (GMES). Ils déplorent, à ce stade, son absence dans la programmation budgétaire 2014-2020 de l’Union européenne. Ils considèrent que ce désengagement, non seulement prive l’Europe d’un outil essentiel pour le développement durable, mais menace également « l’excellence technologique de l’Europe dans cette filière et les emplois associés », notamment pour Midi-Pyrénées

 

Ci-dessous, le courrier adressé à Manuel Barroso :

« Nous souhaitons attirer votre attention sur la proposition de cadre financier pour le prochain budget de l’Union européenne (2014-2020). En effet la Commission européenne n’a pas souhaité y faire figurer le programme de Surveillance Globale pour l’Environnement et la Sécurité (GMES).

Cette proposition est en contradiction avec les priorités de l’Agenda UE2020, avec les compétences récemment acquises de l’Union en matière spatiale et avec l’engagement constamment réaffirmé de la Commission européenne en faveur de GMES, présenté comme le second programme emblématique de sa politique spatiale aux côtés de Galileo.

Cette décision interviendrait à un moment où les premiers satellites Sentinelle doivent être placés en orbite et où les services de GMES entrent en phase opérationnelle. Il est d’autant plus surprenant que les investissements passés à hauteur de plus de 3 milliards d’euros soient ainsi dépourvus de moyens pour leur mise en œuvre opérationnelle.

GMES, vous le savez, doit apporter aux citoyens de l’Union européenne des services essentiels en matière de réponse aux catastrophes naturelles, de protection de l’environnement et de maîtrise du changement climatique. Un financement optionnel et dans un cadre intergouvernemental n’a, pour cette raison, guère de sens. De surcroît, ni l’ESA, ni les Etats membres n’ont les budgets nécessaires, chacun considérant qu’il revenait à la Commission, comme elle s’y est engagée, d’assurer le financement du programme. La Commission en est d’ailleurs elle-même consciente puisqu’elle indique dans son étude d’impact que placer GMES hors budget mettra le programme en danger.

 

Priver GMES de financement menacerait donc l’excellence technologique de l’Europe dans cette filière et les emplois associés, aussi bien dans le secteur spatial que dans les PME innovantes de géo-information.

La Région Midi-Pyrénées, le département de Haute-Garonne et la Communauté Urbaine du Grand Toulouse seraient particulièrement touchés, puisque deux des services de GMES (la prévention des risques et l’observation des océans) sont coordonnés depuis nos territoires, et que les satellites y sont pour partie fabriqués par deux fleurons industriels européens, Astrium et Thales Alenia Space ainsi que leurs chaînes respectives de filiales et sous-traitants.

Nous ne pouvons pas accepter que l’Europe baisse ainsi la garde sur un programme au service d’une croissance plus durable, au moment même où les États-unis viennent de soutenir massivement la filière de l’observation de la terre en accordant à leur industrie un contrat de 7,3 Milliards de dollars. »