Les Verts accusent, Toulouse récuse

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Le recours en référé de Stéphane Coppey a ainsi été rejeté. Photo / CTIMardi, le tribunal administratif a rendu son verdict concernant le contentieux qui oppose Les Verts au Grand Toulouse depuis le 21 décembre 2009. Le recours en référé de Stéphane Coppey a ainsi été rejeté, mais le débat est susceptible de se prolonger en cas d’appel devant le Conseil d’Etat.


A l’origine de ce litige: l’éviction de Stéphane Coppey et Michèle Bleuse du conseil syndical de Tisséo en décembre dernier. Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, à la tête de Tisséo depuis le 12 janvier dernier, accuse Mr Coppey de mauvaise gestion du personnel, substituant deux directeurs généraux à la suite. Pour sa défense, l’ancien président de Tisséo nie avoir procédé à deux bouleversements de personnel ; le second directeur général n’avait en effet pas été pour ainsi dire remplacé, mais était tout de même coupable d’un « manque flagrant de professionnalisme ». Mr Coppey nous confiera de plus qu’il le soupçonnait de fautes graves que Pierre Cohen tolérait officieusement. Il souligne également que le premier changement de directeur général avait été effectué suite à la demande du maire.


Pour Les Verts, il s’agirait donc d’une décision arbitraire motivée par des clivages politiques entre le maire socialiste et les élus Verts. « C’est un coup de force », avait clamé à l’époque Stéphane Coppey, représentant par là même l’indignation de tout le parti. Antoine Maurice, président du groupe des élus Verts du Grand Toulouse, affirme aujourd’hui que « cela constitue une triple rupture politique : envers les Verts (rupture de l’accord), envers le PS (cumul des mandats alors que les militants ont voté contre récemment) et envers les toulousains (qui ont voté pour une majorité plurielle en sachant que chaque composante aurait des responsabilités) ».

Mr Coppey a de plus le sentiment d’être victime d’une certaine rivalité dans la mesure où « Mr Cohen n’aime pas que l’on lui fasse de l’ombre. Il accepte les partenaires, oui, mais s’ils se couchent. ». L’intransigeance et l’ambition d’un homme serait donc, de pair avec les dissensions idéologiques, une cause de ce conséquent feuilleton politique.

Les Verts ont un mois pour faire part de leur décision de faire appel devant de Conseil d’Etat. Ils espèrent que cette institution reconnaîtra les fautes du Grand Toulouse tant sur la forme du renvoi de Mr Coppey et sa collègue que sur le fond, soit le manque de preuve quant aux fautes attribuées à l’élu Vert. La décision est attendue aux environs du 1er mars.

 

Margaux Benn