Brigitte Barèges expose les grandes lignes de sa campagne

346

Retour sur l’interview de la tête de liste UMP, accordée vendredi à Toulouse Infos.


Arrivée avec un peu de retard, la candidate s’excuse platement et s’installe, un large sourire aux lèvres. Fille d’un médecin et « gaulliste convaincu », la Tarnaise nous explique d’une voix douce s’être installée à Montauban pour rejoindre son mari arboriculteur. Issue d’une famille de huit enfants, elle en voulait elle-même six. Elle en aura finalement trois, moins que prévu mais plus que la moyenne nationale.


Côté étude, elle hésite d’abord entre les Beaux Arts et le droit. « J’ai choisi le droit et je n’ai pas regretté. C’est le métier qui me convenait le mieux car j’aime être au service des autres », souligne-t-elle. Son engagement en politique ? Pas une vocation mais plutôt le fruit d’une révolte, selon elle : « Je me suis engagée en politique pour lutter contre l’injustice, la corruption ». Elle résume sa démarche par un solennel : « Il faut savoir être acteur ».


Sa force ? Avoir exercé une profession avant de s’être lancée en politique. Cela lui permet d’éviter de tomber dans la « politique politicienne » et de ne pas perdre pied avec la réalité. Son expérience la sert également. Elle affirme à propos de Montauban : « Je crois que j’ai derrière moi un bilan et j’espère pouvoir démontrer que quand on a la volonté on peut faire beaucoup de chose sans augmenter les impôts ». Demandez-lui sa principale qualité, elle répondra sans hésiter : « La sincérité, je crois que c’est ma marque de fabrique ».


Brigitte Barèges a profité de l’heure qui lui avait été accordée pour s’exprimer librement et se défendre des critiques qui lui avaient été faites, liberté qu’elle regrette n’avoir pas eu lors du « Grand Oral » sur France 3. Premier sujet sur lequel elle est questionnée : le classement des députés selon le nombre de leurs interventions en séances et en commissions de l’Assemblée Nationale. Selon elle,  son absentéisme est justifiable en partant du principe qu’il est possible de faire son travail de parlementaire sans être dans l’hémicycle. Au problème du cumul des mandats, elle promet renoncer à ceux de maire et de parlementaire si elle devient présidente de Région. Quand on lui demande ses trois principaux défauts, elle reconnait dire des choses qui dérangent, être impulsive et… gourmande !


La femme politique se définie également comme une gestionnaire. C’est d’ailleurs ce qui lui a donné envie de se lancer dans ces régionales. Elle nous avoue les difficultés qu’elle a rencontrées lors de la formation des listes devant rassembler huit partis associés. Elle est fière du résultat puisque les mots d’ordre ont été  renouvellement et rajeunissement.


Quand il est question d’objectif, la réponse est claire : pour le premier tour, « être devant ». En termes de chiffre, elle espère beaucoup mieux que 25%. Pour le second tour, elle appellera au vote utile. Mais Brigitte Barèges n’est pas là pour ridiculiser les autres partis : « C’est l’abstention qui est notre vrai adversaire aujourd’hui ». « Il faut convaincre les gens de l’importance de la région», renchérit-elle.


Concernant ses idées, la candidate s’inscrit clairement dans une lignée sarkozyste : « Je n’ai pas à rougir de la politique menée par le Président de la République ». Ses priorités, elle les résume dans une formule sans équivoque : « L’emploi est un fil rouge, le développement durable est le fil vert du programme». Pour le second thème, elle se félicite de ce qu’elle a développé à Montauban : « Nous sommes la première agglomération à avoir mis en place le plan climat ». Gérard Onesta, tête de liste d’Europe Ecologie l’accuse d’ultralibéralisme, elle se dit avant tout de pragmatique. La candidate UMP le qualifie pour sa part de : « rouge habillé en vert ».  Son projet à la tête de la Région serait de créer une « Green Valley » alliant un pôle universitaire fort, et la recherche de pointe à l’agriculture. Le but est de faire de Midi-Pyrénées la première région française pour tous les enjeux de développement durable. Elle affirme par ailleurs une volonté forte de faire évoluer les infrastructures : « La mobilité est un vrai sujet ». Sur ce point, deux axes sont à privilégier : la ligne grande vitesse Bordeaux-Toulouse et l’axe autoroutier Toulouse-Castres. Côté éducation enfin, la tête de liste prône la mise à disposition d’un ordinateur par élève et la vidéo-protection dans les établissements scolaires.


Les scrutins du 14 et 21 mars prochains feront peut-être de Brigitte Barèges la nouvelle présidente de Région, détrônant ainsi Martin Malvy. Ce ne serait pas pour déplaire à la candidate qui considère que : « ça fait douze ans qu’il est à la région, il n’a jamais su anticiper les problèmes ».


Anaïs Michot