A cinq heures de Paris, absent des cinémas Utopia

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Jamais le réseau de salles de cinéma Utopia n’avait suscité un tel tollé. En décidant de déprogrammer la romance israélienne A Cinq heures de Paris, premier film de Leonid Prudovsky, suite à l’assaut meurtrier de la flottille humanitaire à destination de Gaza, Utopia s’est attiré les foudres des professionnels du septième art.

 

Malgré les pressions du monde du cinéma et du ministère de la Culture, les responsables d’Utopia ont maintenu leur décision. Selon Michel Malacarnet, co-fondateur d’Utopia, il fallait réagir : « Si on fait un communiqué, il est évident que dans 90 % des cas, il ira dans la poubelle. Donc on a voulu frapper un grand coup et on s’est dit : ‘‘il y a ce petit film israélien, au lieu de le sortir en sortie nationale, comme on avait l’intention de le faire, c’est-à-dire le 23 juin, on le prendra en reprise, comme on le fait pour beaucoup de films, au mois de juillet » ».

Ce n’est pas la première action symbolique que le monde de la culture a entrepris à l’encontre de la politique israélienne.  Carlos Santana et Elvis Costillo, Gorillaz et les Klaxons, l’Etat hébreu a récemment fait l’objet d’une vague d’annulation de concerts. En ce qui concerne la déprogrammation du film A Cinq heures de Paris, Michel Malcarnet précise que la décision n’a pas été prise à l’encontre du film en lui-même ou de ses acteurs.

A la place, le film Rachel, de Simone Bitton, sera projeté. Ce documentaire sorti en 2008 retrace l’histoire de Rachel Corrie, une pacifiste américaine de vingt-deux ans écrasée par un bulldozer israélien alors qu’elle tentait d’empêcher la destruction de maison palestiniennes sur la bande de Gaza.

Tarik Khaldi