Le Grand Toulouse passe à 40 villes

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Siège du Grand Toulouse. Photo / CMT Patrice NinEn janvier, le Grand Toulouse s’étendra encore. 15 nouvelles communes vont rejoindre ses rangs pour profiter de sa puissance économique et contribuer en contrepartie à renforcer le rayonnement de la communauté urbaine.

 

Ce n’est pas officiel mais c’est quasi certain, quinze communes devraient entrer dans la communauté urbaine du Grand Toulouse (CUGT) au premier janvier prochain. De Lanta à Saint-Joury, c’est tout un pan est et nord que s’offre la toute jeune institution créée en 2009. Actuellement composée de 25 communes et de 670 000 habitants, la CUGT pourrait voir le nombre de ses administrés grimper à 720 000. Ces atouts la rapprocherait de sa « rivale » bordelaise, 4ème métropole française en terme de croissance de population.

Ce vivier de 366 km² se renforce pour mieux développer son économie comme de nouveaux partenariats potentiels. La concurrence avec le Sicoval au sud-est est d’ailleurs rude car cette communauté d’agglomérations a fait du secteur économique et du développement des industries technologique son point fort grâce à des villes comme Labège.

De leur coté, les 15 villes dont le dossier à été validé par la commission chargée de les évaluer, estiment y gagner en tous points en ce qui concerne les services disponibles pour leurs administrés. Dominique Vezian, la première adjointe de Gérard Bapt à la mairie de Saint-Jean explique les atouts qui découlent de cette entrée dans la CUGT: « Pour l’instant ce qu’on attend surtout, c’est d’avoir accès aux services de la voirie et celle du ramassage des déchets car même pour une ville moyenne comme la nôtre, c’est un budget énorme à supporter. » L’élue de la commune de 10 700 habitants est optimiste sur le rôle de Saint-Jean au sein de cette administration « Nous ne serons pas jugés sur notre importance, nous serons tous égaux et notre voix comptera au conseil. ».

 

Mme Vezian émet cependant quelques craintes sur ce qu’il faudra concéder à ce géant qu’est le Grand Toulouse: « On perdra sans doute un peu notre identité de ville à part. Des élus sont d’ailleurs déjà au travail à Toulouse même et notre mairie va sans doute perdre en autonomie, devenir en quelque sorte une mairie de quartier. Mais nous serons le premier lien entre ceux que nous représentons et la communauté. C’est vers nous que les habitants de Saint-Jean se tourneront s’ils ont des doléances. » L’adjointe termine un espoir un peu naïf: « La seule chose que l’on espère c’est que les impôts n’augmentent pas, ou quasiment pas. ».

Il y a fort à parier pour qu’il n’en soit pas ainsi et c’est d’ailleurs pour cela que les villes membres du Sicoval ne souhaitent pas franchir la frontière qui les sépare de l’administration présidée par Pierre Cohen. Seule Ramonville avait des velléités de départ et pouvait se permettre une hausse substantielle de ses impôts. Elle vient de se voir barrer la route par la communauté d’agglomération du sud-est qui ne souhaite surtout pas perdre l’un de ses poumons économiques. A fortiori quand les tensions autour de la ligne B du métro s’accumule.

 

Walid Hamadi