Quand Malvy et Moudenc parlent de Sarkozy…

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Nicolas Sarkozy était hier à Blagnac. Photo / Crédit Présidence de la République – L. BlevennecA l’issue des vœux aux acteurs économiques que le président de la République a prononcés hier à Blagnac, voici les réactions de Jean-Luc Moudenc, chef de l’opposition municipale et de Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées.


Jean-Luc Moudenc : « Il (Nicolas Sarkozy) a eu raison d’insister sur la nécessité de conserver un tissu industriel dans notre pays. Même si nos sociétés tendent aujourd’hui à privilégier les services, encore faut- il être en mesure de les vendre. C’est pourquoi, si légitimes soient les impératifs écologiques ou tout simplement esthétiques, nous devons encourager tout le secteur industriel.

Le grand emprunt destiné à financer des dépenses d’avenir et dont 1,5 milliards seront consacrés à la filière aéronautique, à ce titre y contribue.

 

Le Président de la République n’a pas hésité enfin à aborder « les sujets qui fâchent ». Les lycéens ont eu beau abondamment manifesté cet automne à l’occasion de la réforme des retraites, il est un fait qu’un sur deux aura la chance de vivre jusqu’à 100 ans. C’était donc une exigence de justice et de vérité que de faire la réforme des retraites. C’est cette même évolution démographique qui doit nous conduire à nous interroger dès maintenant sur la réforme de la dépendance et de son financement. »

 

Martin Malvy :  » Ce n’est pas en énonçant les évidences, telles que « la France se désindustrialise », « il faut réduire les déficits et la dette » ou « nous avons besoin d’Europe », que l’on construit une politique. Ce n’est pas non plus en reportant nos difficultés sur les 35 heures ou en se félicitant de n’avoir donné aucun coup de pouce au SMIC que l’on répond à l’attente des salariés ou que l’on réduit les inégalités. Ce n’est pas non plus en annonçant le rapprochement des fiscalités entre l’Allemagne et la France que l’on réglera les problèmes.

 

Depuis que Nicolas Sarkozy est président de la République, le France a perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois dans l’industrie, les délocalisations qu’il critique se sont accrues. Alors qu’en Allemagne l’industrie représente 34 % du PIB, elle n’en constitue plus aujourd’hui que 16 % EN France. Tout ceci, ce sont des évidences.

 

Nicolas Sarkozy passe encore une fois totalement sous silence le rôle majeur des Lander allemands et ne dit mot du rôle des Régions françaises qu’il vient encore d’affaiblir, ou encore de leur soutien à la filière aéronautique : en Midi-Pyrénées, c’est plus de 100 M€ que la Région a consacrés à sa modernisation au cours des dernières années.

 

Nicolas Sarkozy a l’art d’oublier son propre bilan et celui de la Droite. Depuis qu’il est président de la République, la dette de notre pays a progressé de près de 40 % et notre déficit a été multiplié par quatre. Comme toujours, il y a dans le discours de Nicolas Sarkozy le « dit » et le « non-dit ». Et ce qu’il ne dit pas compte beaucoup plus que ce qu’il dit. »