Françoise Castex : « Indirectement, la législation française est d’origine européenne »

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Françoise Castex, élue députée européenne socialiste en 2004 et réélue en 2009, a été évincée de la liste PRG-PS de la circonscription du Sud-Ouest. Désormais à Nouvelle Donne mais pas candidate pour les européennes, elle revient sur l’importance de ces élections et sur sa conception de l’Europe. Entretien.

 

Toulouse Infos : De votre point de vue, à quoi sert l’Europe ?

Françoise Castex : C’est une institution, un groupement d’Etats dont on est doté depuis 50 ans et qui a des compétences notamment législatives dans des tas de domaines qui nous touchent dans notre vie quotidienne. Par exemple, on peut parler de la Politique Agricole Commune (PAC) qui est un élément économique important pour notre région. La compétence en matière d’agriculture, c’est l’Union Européenne qui les a, ce ne sont pas les Etats membres. Ces derniers ont donné les compétences à l’UE, et s’exercent par voie législative. Indirectement, la législation française est d’origine européenne.

T.I : Pourquoi faut-il aller voter lors de ces élections ?

F.C : Ça sert bien sûr à élire ses représentants au niveau européen. Ce qu’il faut savoir c’est que voter aux élections européennes, ce n’est pas voter contre ou pour l’Europe. On vote pour mettre du contenu dans une institution. Ce n’est pas parce qu’on est contre la politique que fait l’Union Européenne qu’il faut s’abstenir. Au contraire, il faut regarder ce que chaque parti propose pour changer cette politique et voter pour les candidats qui proposent un changement. Il ne faut pas que ces élections servent à sanctionner un parti politique.

T.I : Quel genre d’Europe voulez-vous ?

F.C : Moi, je suis pour que l’on renforce les pouvoirs au niveau de l’UE avec de meilleurs contrôles démocratiques, c’est-à-dire renforcer les pouvoirs du Parlement. Ce qui nuit à la transparence est que l’on ne sait pas comment les décisions se prennent. Hors toutes les décisions qui sont prises au niveau européen et qui s’appliquent dans les Etats membres concernent l’ensemble des citoyens. Il faut qu’il y ait beaucoup plus de transparence et de traçabilité. Que l’on sache d’où c’est parti et comment cela arrive à s’imposer à chacun des citoyens français. Et c’est par le Parlement européen que l’on peut mettre de la lumière dans les décisions qui sont prises.

 

Propos recueillis par Charles Monnet