Municipales : les amateurismes de la campagne toulousaine (suite)

365

A un peu moins de deux semaines d’un premier tour des élections municipales, nous avons fait marche arrière dans la campagne pour déceler l’amateurisme de nos candidats. Après Antoine Maurice, Serge Laroze et Christine de Veyrac que nous avons traités dans un article précédent, voici les cinq derniers candidats, classés dans l’ordre du dernier sondage.

 

Jean-Christophe Sellin (4%), candidat de la liste « Place au peuple », se revendiquant du Front de Gauche, alors que le Parti communiste est rallié à Pierre Cohen, ne mène pas une campagne flamboyante. Peu d’actions sont organisées et la dernière en date a été un flop. Le vendredi 28 février, les 69 noms de sa liste se sont réunis devant le siège de Véolia à Toulouse pour « un vote fictif » en faveur du « retour de la régie publique de l’eau de l’assainissement et des déchets dès 2015». Seul problème, l’équipe a oublié les bulletins de vote. « Ils sont bloqués dans la circulation », a tenté de justifier l’un d’eux, mais ils ne sont jamais arrivés à destination.

Jean-Pierre Plancade (2%), sénateur PRG et candidat sans étiquette a certainement présenté le projet le plus surprenant de cette campagne : le Skytran, sorte de « voitures volantes », sur rails aériens. Lors de la conférence de presse, il a convié Jerry Sanders, CEO de l’entreprise américaine Skytran, qui a présenté le concept. Etrange, lorsqu’on sait que toute collectivité a l’obligation de lancer un appel d’offre pour ce type de projet.  « Bien sur ce ne sera pas forcément le Skytran mais un projet de type Skytran » a précisé Jean-Pierre Plancade. Mais que vient faire Jerry Sanders à Toulouse, avec son discours de commercial, si ce n’est pour obtenir un marché ? « C’est une volonté de Skytran de ne pas commencer l’exploitation de ce système aux Etats-Unis », a-t-il martelé, sur de lui, lors de la conférence.

Elisabeth Belaubre (1%), candidate Rassemblement Citoyen, adjointe au maire (mais qui ne fait pas partie de la liste de Pierre Cohen, ndlr), part en campagne avec un objectif en tête : forcer Pierre Cohen à l’intégrer dans sa future potentielle majorité. « J’aurai tellement de voix qu’il sera bien obligé de me reprendre, de me dire viens Elisabeth, on va le faire ton projet ! », clame Elisabeth Belaubre, qui se voit déjà « adjointe à l’éducation ». En attendant, elle mène sa campagne avec un budget de 5000 euros. « Ce n’est pas l’argent qui compte, nous avons beaucoup d’énergie », avance-t-elle. Mais le local en plein centre-ville et les deux meetings prévus d’ici le premier tour, doivent déjà faire exploser le budget : « S’il faut abonder, on abondera, s’il faut emprunter, on empruntera », répond la candidate, piquée au vif. L’autre difficulté d’Elisabeth Belaubre a été de trouver 69 noms pour constituer sa liste, déposée in extremis le dernier jour. Si bien que lors de la présentation de l’équipe complète, les colistiers ne se connaissaient pas entre eux et ont confondu des journalistes présents avec des membres de la liste.

Reste Ahmed Chouki (2%), le candidat des quartiers soutenus par le NPA et Sandra Torremocha (1%), candidate Lutte Ouvrière. Leur départ tardif en campagne (ce sont les deux derniers à s’être déclarés) est caractéristique des candidatures témoignages. Il y a par conséquent peu d’anomalies à relever. Si ce n’est, pour Ahmed Chouki, d’avoir organisé un meeting salle Mermoz, la plus grande salle de Toulouse (contenance, 2000 personnes) pour n’accueillir que 150 personnes. Quant à Sandra Torremocha, elle est une habituée des élections puisqu’elle s’est présentée aux dernières législatives, régionales, européennes et municipales. En 2008 elle a obtenu 0,83% des votes, aujourd’hui elle est déjà créditée de 1% sans avoir mener campagne. Peut-être battra-t-elle un record personnel…

Pour voir les premiers candidats (Antoine Maurice, Serge Laroze et Christine de Veyrac), cliquez ICI

Guillaume Truilhé