Toulouse: l’exode économique des jeunes espagnols

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Poussée par la crise, Christina Azlor, une espagnole de 31 ans, a décidé de s’installer à Toulouse pour trouver du travail. En s’expatriant, elle espère se construire un avenir plus sur car en Espagne la majorité des jeunes ne trouve plus d’emploi.

 

Originaire de Saragosse, Christina loge pour l’instant dans un appart-hôtel proche de la faculté de pharmacie. Elle désire travailler le plus vite possible mais elle doit d’abord mieux maîtriser le français. Elle explique sa démarche. « Avant, je travaillais à la chaîne en usine ou dans la restauration, ici peut importe le travail que je trouverai, l’idéal ce serait de faire une formation dans l’aéronautique mais je dois d’abord prendre des cours » explique la jeune espagnole. Dans sa région il existe quelques grandes entreprises comme Mango, Zara et Opel mais elles tournent à bas régime. Une situation bouleversante pour des jeunes ibères qui rêvent désormais de France, d’Allemagne et d’Angleterre. « Mes amis sont partagés, moi j’ai choisi Toulouse parce que je sais qu’on y aime bien  les espagnols et puis ce n’est pas loin de chez moi » ajoute-t-elle.

 

Un conte désenchanté

A l’image de la Grèce, les nouvelles générations subissent de plein fouet les différents ratés économiques. « Ils ont tout misé sur le bâtiment, ils ont construit beaucoup trop de logements qui sont inoccupés, les banques de notre pays se sont endettées et maintenant il faut qu’elles remboursent au détriment de la population » analyse-t-elle. Christina connaît bien son sujet car elle était très active dans le mouvement des indignés à Saragosse. Elle se souvient. « J’ai fait toutes les manifestations possibles mais on a pas été suivis. Et quand le parti populaire a gagné les élections en novembre 2011, on a compris que c’était fini et que chacun allait souffrir dans son coin ». Dans les années 1920 Toulouse avait déjà été le refuge des exilés économiques venus d’Espagne…L’histoire se répète.

 

Pierre jean Gonzalez