Toulouse. 700 emplois en danger chez un gros sous-traitant d’Airbus

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Toulouse. 700 emplois en danger chez un gros sous-traitant d’Airbus Crédit photo : Airbus
Toulouse. 700 emplois en danger chez un gros sous-traitant d’Airbus
Crédit photo : Airbus

700 postes seraient menacés à Blagnac chez l’un des plus importants sous-traitants d’Airbus : Derichebourg.

Quand l’une de ses principales forces risque de devenir une faiblesse. La ville de Toulouse subit de plein fouet la crise économique qui résulte de la crise sanitaire. Le fort impact que subit Airbus n’y est pas pour rien.

Alors que le PDG de l’avionneur européen Guillaume Faury alertait ses employés dans une lettre en annonçant notamment la perte d’un tiers de l’activité, ce sont 700 postes qui seraient désormais menacés. L’un des plus gros sous-traitant d’Airbus, Derichebourg Aeronautics Services, emploie 1700 salariés dont 900 à Blagnac.

700 salariés sur un siège éjectable

Lors d’un CSE convoqué lundi 11 mai, la direction de Derichebourg a proposé aux syndicats “un accord de performance collective” indique France Bleu. Pour sauver des emplois, les salariés devraient abandonner certains de leurs avantages sociaux. Les syndicats font mention de 700 suppressions de poste.

La crise a cloué au sol l’activité économique d’Airbus. Le délégué de Force Ouvrière Jean-Marc Moreau explique à France Bleu : “Les avions ne se vendent plus. Au mois de septembre, le marché d’Airbus, ce sera 55% de ce qu’on a aujourd’hui . La direction de la société nous dit qu’il y a trop de monde, elle le chiffre à 700 salariés.”

Un accord qui divise

Derichebourg se révèle être la première victime de la crise d’Airbus. Bien que l’accord “de performance collective” ait été signé par France Ouvrière, tous les syndicats n’ont pas fait de même, à l’instar de Unsa.

Son secrétaire Philippe Faucard explique ce choix à France Bleu : “L’accord autoriserait la suppression du 13e mois et la perte d’indemnités de transport et de repas, soit 10 % du salaire. Il serait suivi d’un plan de sauvegarde en septembre. Si on refuse l’accord de performance collective, ils nous menacent d’un plan de sauvegarde de l’emploi immédiat et avec plus de suppression de postes. C’est du chantage”.

En tout cas, Derichebourg ne pourrait pas être la seule entreprise à faire les frais de cette crise. Jean-Marc Moreau de FO estime que :“C’est une crise mondiale, on ne peut pas faire semblant de l’ignorer. Ce qui nous arrive malheureusement, c’est ce qui arrive à tous les sous-traitants. Les autres ne vont pas tarder à annoncer les mêmes choses, il ne faut pas se leurrer”.

 

Lisa Hervé