Immobilier : A Toulouse les primo-accédants sont trop « frileux » pour construire

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Depuis deux ans la maison individuelle n’a pas la côte en Midi-Pyrénées. Photo / CTI

L’Union des maisons françaises de Midi-Pyrénées constate un net ralentissement de la construction individuelle sur la région. La crise de confiance due au contexte économique perdure, mais ce n’est pas la seule raison de cette perte de vitesse.

 

Depuis deux ans la maison individuelle n’a pas la côte en Midi-Pyrénées. Le marché qui avait déjà ralenti de 10% au premier trimestre 2011, enregistre la même baisse au premier trimestre de cette année. Tel est le constat dressé par l’Union des maisons françaises (UMF) de Midi-Pyrénées, le principal groupement de constructeurs professionnels de la région.

« Les gens sont frileux » remarque Gérard Abadie, président de l’UMF régional, en guise de première explication. Le contexte économique créait « l’incertitude et une crise de confiance » chez les primo-accédants. Mais la situation politique joue également sur le marché. Les élections présidentielles provoquent toujours un « attentisme » de la population. En outre, les récents bouleversements du prêt à taux zéro « qui a changé 3 fois en 5 ans » et de la loi cellier, ne sont pas pour rassurer. En local, la politique de la ville « qui bannit la maison individuelle » est un obstacle supplémentaire à la construction.

 

Les maîtres d’œuvre, une concurrence féroce et illégale

Les constructeurs de l’UMF doivent aussi faire face à la concurrence « déloyale » des maîtres d’œuvres. Alors que le groupement rassemble 38 entreprises sur 43 dans la région, il ne détient qu’un tiers du marché. Pourtant, « les maîtres d’œuvres fonctionnent illégalement et les contrats qu’ils proposent sont moins sécurisés que ceux de l’UMF » tient à signaler Gérard Abadie. Principal problème, « ils n’ont pas d’assurance dommages ouvrage » obligatoire selon le code des assurances. Cette garantie couvre notamment tous les défauts de construction concernant la solidité du bâtiment sur 10 ans.

 

Crise or not crise ?

En 2012, Gérard Abadie espère « récupérer une partie du marché aux maîtres d’œuvres ». Le salon de l’immobilier sera l’occasion de convaincre les futurs accédants sur ce point, mais également de les rassurer « car les effets de la crise ne se font pas sentir en Midi-Pyrénées qui est une région prospère et dynamique » affirme-t-il. Le président de l’UMF régional compte également sur la solidarité familiale « vers 50 ans, on remarque que les parents revendent leur maison pour racheter plus petit, et aident leurs enfants à acquérir un terrain ». A noter que le prix moyen d’une maison est d’environ 125 000 euros pour 115 mètre carré habitables. Un coût qui devrait augmenter en 2013 avec l’obligation légale de construire aux normes BBC (Bâtiment basse consommation).

 

Coralie Bombail