Toulouse. De nouveaux capteurs pour mesurer le bruit du trafic aérien

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Toulouse. De nouveaux capteurs pour mesurer le bruit du trafic aérien
Toulouse. De nouveaux capteurs pour mesurer le bruit du trafic aérien

Le conseil régional et départemental ont annoncé la mise en place de capteurs sonores pour contrôler les bruits aériens. Un premier soulagement pour le collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine.

La principale source de contestations provient des capteurs actuels, installés depuis le début des années 2000 dans le périmètre urbain de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Les nuisances des avions décollant ou atterrissant l’aéroport sont contrôlées par le réseau Sentinelle.

Ce dernier est sujet de controverse pour les riverains. Il est en effet géré par le gestionnaire de la plateforme aéroportuaire. Lorsque le juge est également le fautif, l’objectivité n’y est pas des plus intense. Une situation dénoncée par Chantal Beer-Demander, présidente du collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT).

Un nouveau prestataire indépendant

C’est une nouvelle qui risque de ravir les associations de riverains gênés par les nuisances sonores. Les conseils régional et départemental ont annoncé conjointement la mise en place prochaine de six nouvelles stations de mesures du bruit. C’est Bruitparif, qui œuvre déjà en Ile-de-France et notamment autour des aéroports de la capitale, qui sera en charge des contrôles. Le coût des opérations est estimé à environ 64 000 € par an.

Actuellement, le bruit dans les couloirs aériens toulousains dépasse les normes autorisées de 55 décibels en moyenne, retenues par les instances européennes. Le collectif s’est fixé comme objectif de réduire drastiquement les vols de nuit, une trentaine entre 22 heures et 6 heures du matin l’été. À titre de comparaison, le trafic aérien de l’aéroport Paris-Orly est suspendu sur cette plage horraire.

Une situation qui n’est pas prête de s’arranger dans la Ville Rose. La municipalité a convié les riverains à 2 réunions les mardi 16 et mercredi 17 juillet pour discuter du sujet. Mais le problème dure depuis 4 ans, et les élus de la métropole se réveillent seulement le 4 juillet, en pleines vacances, et le jour du passage du Tour de France dans la capitale occitane, rapporte la dépêche du Midi.

L’insonorisation des écoles et des logements

À 2 reprises chaque année, la commission consultative d’aide aux riverains concernés par les nuisances sonores se réunit à l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour régler les problèmes liés au bruit. Une dizaine de milliers de logements situés dans le couloir aérien ont déjà pu être traités et insonorisés. Il reste encore du travail à la commission pour venir à bout des plus de 20 000 habitations concernées par les nuisances sonores, situées entre Ramonville et Aussonne-Cornebarrieu.

La commission a récemment élargie son champ d’action. Elle qui ne s’occupait à l’origine que des habitations incommodées par le bruit des avions, peut maintenant s’attaquer aux crèches et aux établissements scolaires.

Le collège Louis-Nicolas Vauquelin, situé dans le quartier du Mirail, va entrer dans une phase de travaux pendant les vacances. Les nuisances sont telles que certains professeurs sont contraints d’interrompre leurs cours lors du passage des avions. Les 500 fenêtres de l’établissement vont être changées pour un triple vitrage.

En tant qu’actionnaire de l’aéroport, le département a décidé de financer une partie des travaux de l’école grâce aux dividendes perçus en 2017. Une aide à hauteur de 750 064 € pour un coût total des travaux de 1,7 million d’euros. La mise en conformité de l’établissement est en partie financée par l’aéroport, via la taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA).

 

Raphaël Crabos