Hausse de la TVA : « des mesurettes pas très sérieuses »

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La place St Pierre, un endroit épargné par la crise des restaurateurs. Photo / Régis Bachelu

Le plan de rigueur a frappé. François Fillon l’a annoncé lundi, la TVA va passer de 5,5% à 7% pour la restauration et les travaux de réaménagements dans le bâtiment. Des mesures qui suscitent le mécontentement de ces secteurs. Réactions.

 

« Cette mesure est un contre sens par rapport à la décision prise il y a deux ans, de baisser la TVA à 5,5% dans la restauration » déclare Tony de Rus Manenc, présidente des restaurateurs à l’UMIH 31 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). Une mesure qui avait été prise afin de sauver le secteur, « 30 % des restaurateurs menaçaient de fermer » précise t-elle. Le mécontentement est d’autant plus fort, que les contreparties accordées par la corporation en échange du taux à 5,5% « ont coûté cher ». En effet, les restaurateurs ont signé un contrat d’avenir dans lequel ils se sont engagés à améliorer les conditions de travail des employés, et à embaucher d’avantage. « Entre 2009 et 2011, 40 000 emplois ont été créés grâce à la baisse de la TVA » explique Tony de Rus Manenc.

Aujourd’hui le gouvernement touche « un secteur toujours fragile, alors que cette mesurette ne va pas changer grand chose aux comptes de l’État. Ce n’est pas sérieux », clame t-elle. Cette hausse de 1,5 points ne sera pas sans conséquence, surtout à Toulouse, qui contrairement aux idées reçues, est « une ville qui meurt » selon la restauratrice. Comment l’expliquer? Les places St Pierre, Wilson et Capitole toujours bondées « ne représentent que 5% des professionnels de la ville. En outre, la ville a perdu en tourisme de qualité » avance Tony de Rus Manenc.

Mais la mesure frappe également le secteur du bâtiment, et particulièrement les travaux de réaménagements. La FFB 31 (Fédération française du bâtiment), annonce dans un communiqué que cette décision « accentuera la concurrence inacceptable des auto-entrepreneurs et réitère sa demande de sortir le bâtiment du champ de ce régime ».

 

Coralie Bombail