Les jeunes cadres aiment Toulouse

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Par sa forte concentration en emplois de cadres des fonctions métropolitaines, l’aire urbaine de Toulouse constitue le deuxième pôle d’emplois stratégiques de province. La forte croissance de ces emplois est portée par les fonctions de conception et de recherche, mais pas seulement. Des activités plus en lien avec la population et les services qui lui sont rendus concourent aussi à la dynamique de métropolisation. Celle-ci s’étend aux banlieues et au réseau de villes moyennes de l’espace métropolitain toulousain. Elle se caractérise également par une forte arrivée de jeunes cadres.


Toulouse, grande métropole de province pour les emplois stratégiques

Promue « métropole d’équilibre » dans les années 60, l’aire urbaine de Toulouse s’est depuis hissée parmi les grandes métropoles du pays les plus dynamiques en matière d’emplois : 290 000 emplois en 1982, 507 000 en 2006. Plus que les autres grandes aires urbaines, Toulouse s’est appuyée sur le développement d’emplois de cadres occupant des fonctions dites « métropolitaines ». Ces fonctions à fort rayonnement recouvrent la conception-recherche, la gestion, les prestations intellectuelles, le commerce interentreprises, ou encore la culture et les loisirs. Les emplois « stratégiques », qu’occupent les cadres des fonctions métropolitaines, représentent 13,7 % des emplois de l’aire urbaine en 2006, contre 6,0 % en 1982. Ce taux positionne Toulouse au second rang des grandes aires urbaines de province, juste derrière Grenoble.

 

Les fonctions de conception et de recherche au cœur de la dynamique toulousaine

La fonction conception-recherche explique à elle seule près de la moitié de la croissance des emplois stratégiques dans l’aire urbaine de Toulouse. Par son effet de levier important sur la croissance de l’emploi, elle est source de dynamisme. En 2006, 4 de ces emplois sur 10 concernent des postes de chercheurs, de techniciens de recherche, d’ingénieurs ou de cadres d’études et de recherche et développement. Cette spécificité ne se retrouve qu’à Grenoble, de façon plus accentuée.

Pour autant, une partie des emplois stratégiques (28 %) relève aussi d’activités présentielles, des services qui répondent avant tout aux besoins de la population présente : il s’agit d’emplois de cadres administratifs des PME, de cadres du secteur bancaire et des assurances, de professionnels de l’information…


Des communes de banlieue dans la dynamique de métropolisation

Dans l’aire urbaine de Toulouse, 64 % des cadres des fonctions métropolitaines travaillent dans la ville-centre. Mais le processus de métropolisation s’étend aux plus grandes communes de la banlieue, où ces emplois stratégiques sont de plus en plus nombreux. Le développement de grandes zones d’activités à vocation tertiaire ou industrielle, comme à Blagnac-Colomiers ou Labège-Ramonville, ont en effet assuré l’expansion des emplois en banlieue depuis trente ans, notamment dans la fonction de gestion des entreprises.

 

Albi, Montauban, Carcassonne, Castres et Auch dans le sillage de Toulouse

L’aire urbaine de Toulouse est au cœur d’un système urbain métropolitain en étoile, qu’elle constitue avec les villes moyennes situées à moins d’une heure de la métropole régionale. La forte densité d’emplois stratégiques à Toulouse semble profiter aux aires urbaines des villes moyennes environnantes. C’est le cas des cinq plus grandes, Albi, Montauban, Carcassonne, Castres et Auch, de taille à jouer un rôle significatif dans le phénomène de métropolisation. Les cadres des fonctions métropolitaines y occupent une part croissante dans l’emploi (5,7 % en 2006), plus importante que dans les aires urbaines de taille comparable. L’accroissement des emplois stratégiques s’appuie ici essentiellement sur les activités présentielles.

 

L’espace métropolitain attire des cadres, souvent jeunes, de tous horizons géographiques

Grâce à sa position privilégiée dans la hiérarchie des grandes aires urbaines, Toulouse attire des cadres des fonctions métropolitaines, notamment dans la conception-recherche. Son rayonnement s’étend ainsi à l’échelle de « l’espace métropolitain », englobant les cinq aires urbaines moyennes, ainsi que des aires urbaines plus petites, situées à moins d’une heure de Toulouse : Castelnaudary, Limoux, Foix, Pamiers, Saint-Girons, Saint-Gaudens et Mazamet.

Parmi les 18 000 cadres des fonctions métropolitaines travaillant dans cet espace en 2006 et n’y résidant pas cinq ans auparavant, un tiers arrivent des cinq grandes régions du sud (Aquitaine, Midi- Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes), dont seulement 4 % de Midi-Pyrénées. Presque autant viennent d’Île-de-France (29 %) et 15 % de l’étranger ou d’outre-mer. Ces migrations concernent pour partie des jeunes, ayant trouvé un emploi à l’issue de leur période de formation.

 

Attractivité des jeunes cadres : un atout pour Toulouse et son espace métropolitain

Qu’ils arrivent dans l’espace métropolitain où qu’ils en partent, ces cadres qui bougent sont jeunes : 70 % d’entre eux ont moins de 40 ans. Dans la fonction conception-recherche, près d’un cadre sur deux nouvellement arrivé a moins de 30 ans. Ces nouveaux arrivants s’installent le plus souvent en ville et majoritairement à Toulouse-même, plus encore que les autres cadres.

La forte mobilité des cadres des fonctions métropolitaines constitue un atout pour le territoire, tant qu’il exerce une attraction importante : elle est source de mixage de compétences, d’innovation et contribue à véhiculer une image positive du territoire par l’intermédiaire de ces cadres. Elle pourrait cependant se transformer en fragilité en cas de crise dans les secteurs économiques actuellement porteurs, sous l’effet de départs en nombre. Sauf à ce que le territoire sache retenir cette capacité d’innovation.

 

Des métiers peu féminisés, au profil jeune, concentrés dans l’informatique et la recherche

Quatre métiers regroupent à eux seuls 70 % des emplois stratégiques : le personnel d’étude et de recherche (24 %), les cadres des services administratifs, comptables et financiers (18 %), les ingénieurs de l’informatique (17 %) et les cadres commerciaux et technico-commerciaux (12 %).

Ces emplois stratégiques concernent moins les femmes que les hommes, en particulier dans les métiers techniques, commerciaux et de recherche. Il sont, en revanche, plus jeunes que les autres postes de cadres, avec notamment les ingénieurs informaticiens.