Les Toulousains aiment dresser la table

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Les ateliers culinaires se développent sur la ville rose. Amateurs et débutants se prennent de passion pour les arts de la table. Simple phénomène de mode, ou vraie passion?


Cuisin’easy, l’Atelier de Cuisine Gourmande, l’atelier des Chefs, Amis et fines herbes… Les cours et ateliers de cuisine pullulent sur Toulouse. Certains existent depuis plus de 10 ans et proposent des moments de convivialité entre amateurs et professionnels et d’autres viennent tout juste de voir le jour pour dispenser des leçons dictées par de grands chefs eux-même.

C’est le cas d’Icatenga parrainée par Dominique Toulousy en personne. Le chef doublement étoilé par le guide Michelin et désigné meilleur ouvrier de France en 1994 a accepté de rejoindre le projet de Christine Sans. La « chef d’orchestre de l’équipe » comme elle aime se décrire explique le concept de son nouveau né: « C’est de l’éducatif. Chacun est libre de cuisiner à sa façon pour exprimer sa personnalité, tout en apprenant l’anglais, l’espagnol ou le chinois à travers les plats qui représentent ces pays. D’autres thématiques sont explorées comme l’art de présenter une table, le sport et la santé et pour les enfants, les sciences naturelles qui tournent autour des ingrédients. »

 

Pour l’association de l’Atelier des Saveurs, on mise sur l’ambiance et le naturel: « Les cours sont pleins de convivialité, de détente et de plaisir. C’est un loisir, un divertissement pour tous. Les amateurs, comme les Chefs. Et si la crise nous touche du fait de la hausse des prix des denrées, la transmission de l’art culinaire a toujours du succès auprès des gens. » Mais ce succès n’est-il pas dû à un effet de mode depuis la prolifération d’émissions à thème? Amina Elissaoui, l’une des responsables de l’association s’en défend: « Ici, Chefs comme débutants, nous somme déçus de ces émissions. Trop de spectacle et d’artifices qui nuisent à la profession. Certains jeunes ont même peur de se lancer dans le métier quand on leur montre la violence que subissent les candidats à ces jeux télés. »

Même son de cloche pour Christine Sans qui se dit « très allergique à ces shows dépersonnalisés. Et le concept d’Icatenga est exactement le même qu’il y a 3 ans quand l’idée m’est venue. Je n’ai donc pas été influencée par la télévision. » Et si les arts de la table sont populaires dans la Ville rose, ses plus grands restaurants sont très peu reconnus au niveau national par les fameux guides qui les recensent. Seul Michel Sarran a sorti son épingle du jeu avec 2 étoiles au guide Michelin, mais nos deux interrogées du jour nous assurent que « l’on mange très bien à Toulouse avec des tables très variées et c’est cette diversité qui compte avant tout. »

 

Walid Hamadi