Naïo Technologies automatise le désherbage des parcelles agricoles

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Créée en 2011, « Naïo Technologies » est une entreprise toulousaine spécialisée dans l’intelligence artificielle. Grâce à ses inventions, cette jeune start-up facilite les tâches de désherbages des agriculteurs. Rencontre avec Aymeric Barthes, un des deux fondateurs de l’entreprise qui vient de remporter le Grand Prix de l’Économie Numérique.

 

Toulouse Infos : « Naïo Technologies » a vu le jour il y a maintenant 3 ans. D’où est venue l’idée de cette start-up ?

Aymeric Barthes : L’idée de cette entreprise est née début 2010 lors de la fête de l’asperge à Pontonx-sur-l’Adour. Ce jour-là, mon associé, Gaëtan Séverac, a rencontré un producteur agricole avec qui il s’est posé la question de l’automatisation de certaines tâches de l’agriculture. Etant tous les deux ingénieurs robotiques, nous avons donc pensé dans un premier temps à une robotisation de certaines tâches pour l’asperge. Mais rapidement,  nous nous sommes intéressés davantage au monde agricole, de façon plus globale et notamment au désherbage mécanique et automatisé des exploitations maraîchères.

T.I : Naïo Technologies développe donc des outils innovants qui visent à moderniser, automatiser et augmenter la productivité du secteur agricole. Mais comment ça marche exactement ?

A.B : Nous avons voulu proposer aux maraîchers et aux agriculteurs une solution pour le désherbage mécanique par le biais de nos robots. Le plus souvent, le désherbage se fait avec des produits chimiques ou à la main, ce qui prend énormément de temps, d’argent et qui est très souvent mis en cause par la météo. Nous avons donc développé un robot permettant à ces agriculteurs de désherber à leur place afin de limiter leurs pertes de production. Une fois le robot lancé, les agriculteurs peuvent ainsi s’occuper d’autres choses puisque ce dernier navigue et se guide de manière autonome dans les champs.

T.I : Sentez-vous une évolution du monde agricole vers les nouvelles technologies ?

A.B : Oui, on commence à voir que les agriculteurs prennent conscience de l’évolution de leur domaine, même s’ils restent encore très méfiants. On sent qu’il y a une réelle évolution des mentalités sur la réduction des produits chimiques. Alors malgré son petit temps de retard par rapport aux autres secteurs sur ce qui est robotique, le monde agricole commence à évoluer lui aussi, dans ce sens-là.

T.I : Actuellement, vous travaillez dans le domaine agricole. Mais comment voyez-vous l’avenir ? Visez-vous d’autres secteurs ?

A.B : Pour le moment, nous avons réussi à développer la technologie de navigation au travers de nos robots. Maintenant nous projetons de porter cette technologie sur d’autres cultures du secteur agricole à forts potentiels comme les cultures céréalières et légumières, l’arboriculture ou encore la vigne. Dans ces domaines, les perspectives d’évolution sont très nombreuses.

T.I : Cette année, vous avez été les grands gagnants des Trophées de l’Économie du Numérique qui récompensent le développement de solutions et d’applications numériques. Qu’est-ce que cette victoire va vous apporter ?

A.B : Le fait d’avoir un rayonnement dans la presse va nous permettre de nous faire davantage connaître. Pas seulement auprès de nos clients, mais surtout auprès des différents investisseurs et des services publics. Cette récompense va surtout nous permettre de gagner en crédibilité.

 

Propos recueillis par Cécilia Moreau